Jean de l’Ours, Olivier de Robert

LE CONTE :

ÉCOUTER tout d’abord l’histoire de JEAN DE L’OURS, merveilleusement racontée PAR OLIVIER DE ROBERT sur YouTube – Les conteurs Pyrénéens – Ariège – TV Izard – Esprit des Pyrénées… (CLIQUER ICI…)

Et REVENIR SUR CETTE PAGE POUR EN LIRE UNE ANALYSE !

 

MON DÉCRYPTAGE DE JEAN DE L’OURS :

Un ours enlève une bergère. L’animal s’adonne-t- il seulement à ses insctincts bestiaux ou est il séduit par l’humanité de la jeune fille ? Il croit la posséder en l’emprisonnant dans une grotte ! Est elle envoûtée par son animalité, esclave de ses sens, ou bien soumise à sa force brute ? L’histoire dit seulement que de leur rencontre naît un bébé.

Dans le monde animal, les êtres ne sont pas nommés et c’est donc sa mère qui l’appelle Jean. Lorsqu’il grandit, elle lui raconte sa nostalgie du village, sa civilisation. Redevient elle humaine au travers de ses sentiments pour son fils ? Elle lui enseigne l’amour. Il lui promet en retour qu’il la délivrera. Mais un enfant dépend de ses deux parents pour survivre. Si la maman est assujettie à la brutalité d’un époux, l’enfant sera aussi prisonnier de ses pulsions animales. Au début, il est trop faible pour résister à la toute puissance du père. Il lui faudra atteindre l’âge de raison pour se libérer de son joug : À sept ans, il parvient à soulever la roche obstruant la grotte qui les emprisonnait, lui et sa mère. C’est donc en alliant les qualités de ses deux parents, la puissance physique de l’un, l’amour, le rêve de liberté et le raffinement de l’autre, qu’il parvient à se rapprocher des humains.

Ce n’est que lorsqu’il commence à vivre parmi eux que l’enfant reçoit un nom de famille : Jean de l’Ours. Si le prénom donné par sa mère est humain, son nom de famille tient sa particule noble de son animal de père, un sobriquet qui exprime tout le paradoxe de sa naissance ! Est ce un déclassement ou le contraire ? Au village de sa mère, il subit les moqueries des autres, l’inhumanité parmi les humains. Bientôt, il doit s’enfuir pour leur échapper, mais aussi pour les épargner, car sa force brute les menace. D’ailleurs, dans sa maturation, un individu ne doit il pas, prendre de la distance par rapport au monde maternel ?

Gravure du 15e siècle montrant un hybride né d’un ours et d’une femme.

De multiples aventures que le conteur ne précise pas lui surviennent dont il ressort toujours vainqueur… grâce à sa force…

Mais un jour, la soif lui vient, une immense soif. Il se retrouve devant la margelle d’un puits, un puits sans fond. Y découvrira-t il de l’eau pour étancher sa soif, celle originelle du ventre maternel, ou bien les secrets de son inconscient ? Jean de l’Ours plonge dans ces profondeurs et découvre un château. Pour un jeune homme si rustre, c’est une riche trouvaille ! Une princesse y est prisonnière d’un mauvais diable, comme sa mère l’était d’un méchant. Notre héros et la jeune fille s’éprennent l’un de l’autre. Il voudrait la délivrer comme il a voulu délivrer sa mère. Comme son père l’ours, Jean s’émeut d’une femme plus subtile que lui. L’histoire de répète d’une générations à l’autre, mais en s’affinant, car il est déjà un demi-homme et une princesse, vouée à dominer le pays, est plus noble qu’une bergère.

À droite, illustration d’Édouard Zier représentant Jean de l’Ours (1885)  

Au fond d’un puits, la vision est trouble, au fond de l’inconscient, le thème obscur. Le méchant des contes, est toujours figuré par l’autre, symbolisé ici par le mauvais diable geôlier de la princesse ! Cependant, on pourrait interpréter que Jean revit le combat intérieur de son père l’ours, comme celui de tout homme, entre user de sa force musculaire pour dominer… ou protéger les femmes ? Il doit lutter contre le Diable en lui même. Doit il libérer sa propre féminité pour atteindre un niveau d’évolution supérieur ? De son côté, la princesse décrite par le conteur est extraordinairement passive, absente en tant que sujet. Doit elle choisir entre se soumettre ou se positionner en égale de l’homme ? Devra-t elle développer son animalité et sa masculinité pour exister à part entière et être en mesure de partager sa civilité ? L’amour peut il être profond lorsque l’un est assujetti à l’autre ?

Un aigle blanc propose aux amoureux de s’envoler avec lui. Par sa faculté de s’élever du sol, l’oiseau symboliserait l’esprit, ou l’intelligence. La couleur blanche serait la pureté, ou la lumière, la transcendance. Cet aigle blanc là n’est pourtant pas un pur esprit ! Il doit se nourrir de matière réelle pour sortir notre héros et sa princesse du trou. Jean de l’Ours lui offre d’abord tout ce qu’il possède, pain, fromage… Mais cela n’est pas suffisant ! Sans aliments concrets, l’oiseau perd son énergie, rechute, sombre à nouveau dans l’obscurité. Bientôt, c’est un morceau de sa cuisse, sa propre viande, à laquelle notre héros renonce pour aider le rapace à reprendre son ascension vers la lumière.

Que pourrait signifier ce cannibalisme très particulier ? Lorsqu’on se ronge les sangs, c’est que l’on plonge et replonge dans la souffrance. Est ce une étape nécessaire pour éclairer son inconscient ? Il semble bien que Jean doive abandonner une part de sa force physique ! Est ce pour la transformer, en force psychique ? La nourriture de son esprit dépend elle d’une meilleure conscience de ses pulsions inférieures ? Doit il consommer la chair de la princesse avec la sienne pour rencontrer son âme, ou, pour cela, s’en détacher ? Doit il prendre conscience que la princesse est une personne en la sortant de son rôle d’Anima passive ? Quand à elle, pour s’ennoblir au delà de son statut, doit elle choisir un homme, un Animus qui a développé d’autres valeurs que la puissance brute ? Jean, la princesse et l’aigle pourraient n’être qu’une seule et même personne ! Pour s’accomplir, l’être humain.e doit il.elle ingurgiter, ou faire épouser masculin et féminin en lui même ? Ainsi, l’homme animal, par le sacrifice d’une part de son agressivité, la princesse avec son humanité de femme, et l’aigle, avec son intelligence apte à s’élever, parviennent ils tous trois, ensemble, à se libérer.

Un être humain s’accomplit par son corps, coeur et esprit !

Les couples aussi ! C’est peut être, l’amour entre ces deux qui permet à chacun de s’élever. Ils s’épanouissent par leurs pulsions primitives, animales, mais aussi dans une acceptation plus globale et transcendante de la liberté de l’autre, une conscience donnée par l’aigle ! En suite de la remontée du puits, on peut imaginer que les deux amoureux ne voudrons pas s’emprisonner l’un l’autre, ni dans une grotte, ni un château, fût-il doré. Le roi, père de la princesse, sacralise le couple qu’elle forme avec Jean De l’Ours. Notre héros peut espérer devenir roi un jour, grâce à sa reine… Et leurs enfants, qui descendent de la montagne, ou du fond des âges, nous tous, appartenons à la grande monarchie de sang mêlé, humaine et animale. De ces origines nous pouvons être fiers !

 

L’ours, de Pitiggliano, ancêtre mythique de la dynastie Orsini. La famille Orsini (en latin Ursinis et en français « des Ursins ») est l’une des familles princières les plus importantes de l’Italie médiévale et de la Renaissance…

Ce conte pourrait évoquer l’histoire des humains depuis la préhistoire. Pour sauvegarder leur progéniture, les femmes, plutôt cueilleuses, se sont confinées aux abords des grottes et, des millénaires plus tard, dans des maisons ou châteaux. Pendant ce temps, les hommes chassaient ou guerroyaient. Au retour, certains d’entre eux sont devenus prédateur familial. Grottes et châteaux sont alors devenues prisons. Depuis, l’humanité expérimente une alternance de cultures basées sur l’asservissement des femmes par les hommes, avec d’autres ou les relations entre époux sont plus égalitaires. Lorsque les enfants grandissent dans une famille basée sur une relation dominant/dominé, ils sont tentés plus tard de reproduire ce modèle dans la société et tout leur environnement. Les régimes politiques suivent ce prototype despotique avec leur peuple… et ce dernier opprime l’ensemble du monde naturel.

Y aura-t-il toujours une part de brutalité dans l’être humain ? Si hommes et femmes parvenaient à une relation équitable, serait ce les relations entre tous les membres de la société, mais aussi celles avec la nature qui s’harmoniseraient ?

Ce mythe fondateur pourrait nous montrer le chemin vers plus d’humanité. Il se pourrait que la civilisation progresse mieux en reconnaissant ses origines animales, en les aimant, ainsi que la princesse du conte a aimé son rustre époux. Comme le suggère le conteur Olivier de Robert, l’ours que sans cesse les hommes tentent de combattre représenterait notre part rustique que nous voudrions détruire sans comprendre qu’elle est indispensable à notre survie. Elle est notre vitalité ! Comme nos ancêtres Jean de l’Ours, la princesse et l’aigle ont allié leurs qualités pour sortir du puits et comprendre le monde d’en haut, une société future évoluera avec la pleine conscience que sur terre, humains, animaux et plantes, nous sommes tous interdépendants.

 

VOILÀ MON INTERPRÉTATION… MAIS IL Y EN A PEUT ÊTRE D’AUTRES. QUELLE EST LA VÔTRE ?

 

Il existe de nombreuses versions du conte. En voici une… Cliquer

 

De part et d’autre des Pyrénées et en Occitanie, l’ours est élevé au rang de héros et célébré. Photo de gauche, fête de l’ours lors du carnaval à Prats de Mollo, dans les Pyrénées Orientales… Cliquer 

 

Dans de nombreuses cultures, animal mythique, nommé « être qui marche debout », ou « vieux père », l’ours est considéré comme un ancêtre de l’homme… Cliquer

 

Et pour conclure, voici comment rugissent les ours… Cliquer

L’alliance des Gardiens de Mère Nature

Dans le contexte de la COP21, rencontre internationale autour du thème inqiétant du réchaufement planétaire, j’ai assisté à une des conférence des membres de L’ALLIANCE DES GARDIENS DE MÈRE NATURE qui se réunissaient dans la mairie de Paris 6e le mardi 1er décembre 2015. Ces hommes vivent au coeur de la forêt vierge et la préservent par leur mode de vie ancestrale, ou cultivent de façon traditionnelle, protègent la terre des engrais chimiques et perpétuent un savoir en voie de disparition. Ils n’ont pourtant pas été invités aux négociations des gouvernements autour du climat, bien que les forêts contribuent au ralentissement du réchauffement de la planète, car elles absorbent avec la mer une partie des excédents de carbone CO2, un des responsables des gaz à effet de serre.

ROOTS AND SHOOTS. Editions Grimm Press, Taïwan. Pastel sec.

Texte d’invitation aux conférences envoyé par l’ong Planète Amazone :
 » Océans et forêts au bord de l’asphyxie : agir pour redonner de l’air à la planète

Les océans et forêts jouent un rôle considérable contre le réchauffement climatique. Il est de notre devoir de les protéger pour garantir des conditions de vie acceptables aux générations futures.

Les Océans couvrent 71% de la surface du globe et leur écosystème, très complexe, fournit des services essentiels au maintien de la vie sur la Terre. Les océans sont le premier fournisseur net d’oxygène de la planète. De plus, ils captent naturellement le CO2 dont 25% du surplus émis chaque année par l’Homme dans l’atmosphère. Mais ils saturent, s’acidifient et souffrent parallèlement de la surexploitation de leurs ressources et de la pollution.

Les Forêts sont, elles aussi, de formidables puits de carbone qui stockent le dioxyde de carbone et rafraîchissent l’air. Les forêts emmagasinent 20 à 50 fois plus de CO2 que n’importe quel autre écosystème terrestre. De ce point de vue, les forêts tropicales sont très importantes car avec leur biomasse considérable, elles absorbent 50% de carbone de plus que les autres surfaces boisées. Mais quand elles brûlent, elles produisent l’effet inverse… 20% des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines proviennent de la dégradation des forêts et celle-ci contribue donc directement au réchauffement climatique. Cela induit un cercle vicieux car les arbres ne s’adaptent que très difficilement aux changements climatiques. Ils sont fragilisés par les tempêtes et les périodes de sécheresse, ce qui les rend plus sensibles encore aux incendies. De ce fait, près de la moitié de la forêt humide d’Amazonie pourrait se transformer en paysage désertique d’ici 25 ans.

Pour le climat, il est donc urgent de maintenir la qualité des écosystèmes marins et forestiers. Et afin de garantir la sureté de la planète pour les générations à venir, il nous faut imposer, par l’instauration d’une justice pénale internationale pour l’environnement, une protection des forêts et des océans, mais aussi donner corps à une justice restaurative afin de rétablir l’équilibre planétaire dont nous dépendons tous. « 

Le leader pacifique de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature, le Cacique Raoni Metuktire, lutte depuis des années pour préciser et défendre les droits des tribus qui vivent dans la forêt Amazonienne, poumon vert de la planète, que les bucherons et agriculteurs industriels assaillent et réduisent constamment. En s’alliant avec d’autre tribus, le chef Raoni a obtenu du gouvernement brésilien la délimitation du territoire des indiens d’amazone qui sous entend l’interdiction légale de déforestation pour cette zone. Hélas, cette interdiction est sans cesse remise en cause par de nouvelles lois. 
Raoni a également lutté, pour arrêter la construction du barrage de Bello Monte qui est en train de détruire la biodiversité de la foret vierge, avec le mode de vie des populations environnantes. Cela revient souvent à les condamner. Ces tribus, coupées depuis toujours de l’extérieur, n’ont aucune résistance immunitaire contre les maladies du monde occidental : nombreux seront les morts si un lien devenait obligés avec les populations urbaines. http://www.survivalfrance.org/actu/7179

Le Cacique espère, bientôt, faire reconnaitre légalement le crime d’écocide.

Soutenu par des gens de renom : les chanteurs Sting et Bernard Lavillier, Nicolat Hulot, l’acteur Pierre Richard qui était présent ce mardi dans la salle, le chef Raoni a aussi rencontré François Mitterrand, Jacques Chirac, Juan Carlo, François Hollande, prince Charles, Jean Paul II…

Il y a peu d’années, le Cacique Raoni avait eu l’idée de créer une véritable alliance avec d’autres peuples du Brésil qui auraient en commun avec le sien un mode de vie totalement naturel. Il a d’abord fallu aplanir quelques tensions inter-tribales. Finalement, une première alliance officielle des Gardiens de Mère Nature a été scellée par sept chefs de tribus le 14 avril 2015. https://fr-fr.facebook.com/raoni.com.fr/posts/776107035835905

Maintenant, celui que l’on surnomme le Gandhi de la forêt amazonienne tente d’augmenter le nombre des membres de l’alliance en l’ouvrant sur des représentants de peuples traditionnelles du monde entier, une sorte d’ONU réservée aux peuples autochtones :  https://www.helloasso.com/associations/planete-amazone/collectes/alliance-des-gardiens-de-mere-nature

Étaient présent à cette ébauche d’alliance intercontinentale, de gauche à droite sur la photo, avec en arrière plan leur interprètes :

– Parfait Dihoukamba 
Babongo, peuple du Niari sud congo- Brazaville. Il est aussi originaire de forêts menacées.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/08/11/97001-20110811FILWWW00280-congo-les-pygmees-se-revoltent.php

– Lino Mamani 
Peuple Quechua, Pampallaqta, Pérou, Gardien des espèces originales de pommes de terres, qui peuvent se développer sans pesticides et pourraient disparaitre.

http://www.fao.org/potato-2008/en/perspectives/mamani.html

– Cacique Raoni Metuktire 
Chef des indien Kayapos, fondateur de l’alliance des gardiens de mère nature. 
En fin du premier lien, on peut entendre sa voix d’homme portant un labret à la lèvre inférieure en symbole de son engagement de guerrier voué à la vie à la mort à la défense son peuple :

http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/chef-raoni-de-nombreuses-menaces-pesent-sur-les-terres-des-indiens-d-amazonie-747443

http://raoni.com

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Raoni_Metuktire

– Kanako Yanato Yalwalapiti 
Peuple Yawalapiti, Brésil. Fils du Cacique Pirakuman Yawalapiti récemment décédé, bras droit de Raoni. Son père l’avait accompagné dans toutes ses luttes.

http://www.france24.com/fr/20151204-entretien-bresil-ecologie-cop21

https://www.youtube.com/watch?v=O5wsBNkT_80

– Mundiya Kepanga 
Communauté Kobé Tiumbali, Papouasie Nouvelle Guinée. Il dit de lui qu’il est né sur des feuilles, comme tout ceux de son peuple, qu’ils sont frères des arbres et qu’il a une vocation plus que légitime de parler en leurs noms.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mundiya_Kepanga

Autres intervenants :
– Humberto Piaguare, peuple Secoya, Equateur.
– Kamikia Kisedje, peuple Suya, Brésil.
– Antonella Calle, Yasunidos, Equateur.
– Gert-Peter Bruch, président de PLANÈTE AMAZONE, l’association française de soutient aux peuples d’Amazone.
– Antonia Melo da Silva, Movimento Xingu Vivo Para Sempre, Brésil.
– Felicio Pontes, procureur du MPF (Ministère Public Fédéral), Brésil.
– Olivier Petitjean, Observatoire des Multinationales, France.
– Valerie Cabane, porte parole du mouvement citoyen End Ecocide On Earth, France,
et d’autres encore.

 

Pour ceux qui voudraient REJOINDRE, OU SOUTENIR « L’ALLIANCE DES GARDIENS DE MÈRE NATURE », OU L’ONG DE RAONI METUKTIRE ET GERT PETER BRUSH, « PLANÈTE AMAZONE » contacter :

http://raoni.com/contact.php

Mail : communication@planeteamazone.org
Planète Amazone, 38 rue Baudin, 92400 Courbevoie