Le Merveilleux Ménétrier, Jacob et Wilhem Grimm

LE CONTE :

Il était une fois un ménétrier qui avait un violon merveilleux. Ce ménétrier se rendit un jour tout seul dans une forêt, laissant errer sa pensée ça et là, et quand il ne sut plus à quoi songer, il se dit :
« Le temps commence à me sembler long dans cette forêt, je veux faire en sorte qu’il m’arrive un bon compagnon. »
En conséquence, il prit son violon qu’il portait sur le dos, et se mit à jouer un air qui réveilla mille échos dans le feuillage. Il n’y avait pas longtemps qu’il jouait, lorsqu’un loup vint en tapinois derrière les arbres.
« Ciel ! Voilà un loup ! Ce n’est point là le compagnon que je désire, pensa le ménétrier. »
Cependant le loup s’approcha, et lui dit :
« Eh ! Cher ménétrier, que tu joues bien ! Ne pourrais-je pas aussi apprendre ton art ?
– La chose est facile, répondit le ménétrier, il suffit pour cela que tu fasses exactement tout ce que je te dirai.
– Oh ! Cher ménétrier, reprit le loup, je veux t’obéir, comme un écolier obéit à son maître. »
Le musicien lui enjoignit de le suivre, et lorsqu’ils eurent fait un bout de chemin, ils arrivèrent au pied d’un vieux chêne qui était creux et fendu par le milieu.
« Tu vois cet arbre, dit le ménétrier, si tu veux apprendre à jouer du violon, il faut que tu places tes pattes de devant dans cette fente. »
Le loup obéit, mais le musicien ramassa aussitôt une pierre et en frappa avec tant de force les deux pattes du loup, qu’elles s’enfoncèrent dans la fente, et que le pauvre animal dut rester prisonnier.
« Attends-moi jusqu’à ce que je revienne, ajouta le ménétrier ! »
Et il continua sa route.

Il avait à peine marché pendant quelques minutes, qu’il se prit à penser de nouveau :
« Le temps me semble si long dans cette forêt, que je vais tâcher de m’attirer un autre compagnon. »
En conséquence, il prit son violon, et joua un nouvel air. Il n’y avait pas longtemps qu’il jouait, lorsqu’un renard arriva en tapinois à travers les arbres.
« Ah ! Voilà un renard, se dit le musicien, ce n’est pas là le compagnon que je désire. »
Le renard s’approcha, et lui dit : 
« Eh ! Cher musicien, que tu joues bien ! Je voudrais bien apprendre ton art.
– La chose est facile, répondit le musicien, il suffit pour cela que tu fasses exactement tout ce que je te dirai.
– Oh ! Cher musicien, reprit le renard, je te promets de t’obéir, comme un écolier obéit à son maître.
– Suis-moi, dit le ménétrier ! »
Quand ils eurent marché pendant quelques minutes, ils arrivèrent à un sentier bordé des deux côtés par de hauts arbustes. En cet endroit, le musicien s’arrêta, saisit d’un côté du chemin un noisetier qu’il inclina contre terre, mit le pied sur sa cime, puis de l’autre côté, il en fit de même avec un autre arbrisseau, après quoi, s’adressant au renard :
« Maintenant, camarade, s’il est vrai que tu veuilles apprendre quelque chose, avance ta patte gauche. »
Le renard obéit, et le musicien lui lia la patte à l’arbre de gauche.
« Renard, mon ami, lui dit-il ensuite, avance maintenant ta patte droite. » L’animal ne se le fit pas dire deux fois, et le ménétrier lui lia cette patte à l’arbre de droite. Cela fait, il lâcha les deux arbustes qui se redressèrent soudain, emportant avec eux dans l’air le renard qui resta suspendu et se débattit vainement.
« Attends-moi jusqu’à ce que je revienne, dit le musicien ! »
Et il continua sa route.

Il ne tarda pas à penser pour la troisième fois :
« Le temps me semble long dans cette forêt, il faut que je tâche de me procurer un autre compagnon. »
En conséquence, il prit son violon, et les accords qu’il en tira retentirent à travers le bois. Alors arriva, à bonds légers, un lièvre. « 
« Ah ! Voilà un lièvre, se dit le musicien. Ce n’est pas là le compagnon que je désire.
– Eh ! Cher musicien, dit le lièvre, que tu joues bien ! Je voudrais bien apprendre ton art.
– La chose est facile, répondit le ménétrier, il suffit pour cela que tu fasses exactement tout ce que je te dirai.
– Oh ! Cher musicien, reprit le lièvre, je te promets de t’obéir comme un écolier obéit à son maître. »
Ils cheminèrent quelque temps ensemble, puis ils arrivèrent à un endroit moins sombre du bois où se trouvait un peuplier. Le musicien attacha au cou du lièvre une longue corde qu’il noua au peuplier par l’autre bout. « Maintenant alerte ! Ami lièvre, fais-moi vingt fois en sautant le tour de l’arbre. »
Le lièvre obéit et quand il eut fait vingt fois le tour commandé, la corde était enroulée vingt fois autour de l’arbre, si bien que le lièvre se trouva captif, et il eut beau tirer de toutes ses forces, il ne réussit qu’à se meurtrir le cou avec la corde.
« Attends-moi jusqu’à ce que je revienne, dit le musicien. »
Et il poursuivit sa route.

Cependant à force de tirer, de s’agiter, de mordre la pierre et de travailler en tous sens, le loup avait fini par rendre la liberté à ses pattes en les retirant de la fente. Plein de colère et de rage, il se mit à la poursuite du musicien qu’il se promettait de mettre en pièces. Lorsque le renard l’aperçut qui arrivait au galop, il se prit à gémir et à crier de toutes ses forces :
« Frère loup, viens à mon secours ! Le musicien m’a trompé. »
Le loup inclina les deux arbustes, rompit les cordes d’un coup de dent, et rendit la liberté au renard qui le suivit, impatient aussi de se venger du musicien. Ils rencontrèrent bientôt le pauvre lièvre, qu’ils délivrèrent également, et tous les trois se mirent à la poursuite de l’ennemi commun.

Or, en continuant son chemin, le ménétrier avait une quatrième fois joué de son violon merveilleux. Pour le coup il avait mieux réussi. Les accords de son instrument étaient arrivés jusqu’aux oreilles d’un pauvre bûcheron, qui, séduit par cette douce musique, abandonna sa besogne, et, la hache sous le bras, s’empressa de courir vers l’endroit d’où partaient les sons.
« Voilà donc enfin le compagnon qu’il me faut, dit le musicien, car je cherchais un homme et non des bêtes sauvages ! »
Puis il se remit à jouer d’une façon si harmonieuse et si magique, que le pauvre homme resta là immobile comme sous l’empire d’un charme, et que son coeur déborda de joie. C’est en ce moment qu’arrivèrent le loup, le renard et le lièvre. Le bûcheron n’eut pas de peine à remarquer que ses camarades n’avaient pas les meilleures intentions. En conséquence, il saisit sa hache brillante et se plaça devant le musicien, d’un air qui voulait dire :
« Celui qui en veut au ménétrier fera bien de se tenir sur ses gardes, car il aura affaire à moi ! »
Aussi la peur s’empara-t-elle des animaux conjurés, qui retournèrent en courant dans la forêt. Le musicien témoigna sa reconnaissance au bûcheron en lui jouant encore un air mélodieux, puis il s’éloigna.

 

MON DÉCRYPTAGE DU MERVEILLEUX MÉNÉTRIER :

Ce ménétrier semble bien cruel envers ces animaux qui lui demandent si gentiment d’apprendre à jouer du violon. Pratiquer un art, faire une recherche dans un autre domaine est aussi parfois bien difficile. C’est ce que pourrait nous décrire ce conte  des frères Grimm « Le merveilleux ménétrier » ou, les animaux, le bûcheron et le musicien ne symboliseraient qu’une seule personne dans son évolution créative.

Le loup mettrait en image la force brute, l’énergie. Pour apprendre le violon, il doit concentrer sa pensée sur ces membres, rassembler ses pattes, discipliner sa sauvagerie… C’est douloureux.

Le renard figurerait la ruse et l’élégance. Il doit ouvrir ses gestes vers l’extérieur, manipuler son archer avec adresse, projeter le son dans l’espace… Mais il se retrouve prisonnier dans les nuages.

Le lièvre symboliserait la rapidité. Il déplace ses doigts sur les cordes en galopant… Mais a force de tourner au raz du sol, il finit par s’étrangler. La virtuosité n’est pas encore de l’art.

La maîtrise des mouvements ne suffit pas au talent. Il faut donner du sentiment à la création! C’est ce que cherche désespérément le ménétrier dans cette forêt. Il le découvre auprès du bûcheron, un homme enfin, qui aime le musicien et le protège de la colère du loup, du renard et du lièvre, sans les tuer.

Le plus grand Art auquel parvient le ménétrier pourrait-être l’harmonie entre, un corp fort, gracieux et virtuose, représenté par les animaux, un cœur aimant, figuré par le bûcheron et un esprit inventif, le sien, qui utilise ces énergies variées. Être équilibré, il peut poursuivre son chemin de vie joyeusement.

VOILÀ MON INTERPRÉTATION… MAIS IL Y EN A PEUT ÊTRE D’AUTRES. QUELLE EST LA VÔTRE ?

Jean de l’Ours, Olivier de Robert

LE CONTE :

ÉCOUTER tout d’abord l’histoire de JEAN DE L’OURS, merveilleusement racontée PAR OLIVIER DE ROBERT sur YouTube – Les conteurs Pyrénéens – Ariège – TV Izard – Esprit des Pyrénées… (CLIQUER ICI…)

Et REVENIR SUR CETTE PAGE POUR EN LIRE UNE ANALYSE !

 

MON DÉCRYPTAGE DE JEAN DE L’OURS :

Un ours enlève une bergère. L’animal s’adonne-t- il seulement à ses insctincts bestiaux ou est il séduit par l’humanité de la jeune fille ? Il croit la posséder en l’emprisonnant dans une grotte ! Est elle envoûtée par son animalité, esclave de ses sens, ou bien soumise à sa force brute ? L’histoire dit seulement que de leur rencontre naît un bébé.

Dans le monde animal, les êtres ne sont pas nommés et c’est donc sa mère qui l’appelle Jean. Lorsqu’il grandit, elle lui raconte sa nostalgie du village, sa civilisation. Redevient elle humaine au travers de ses sentiments pour son fils ? Elle lui enseigne l’amour. Il lui promet en retour qu’il la délivrera. Mais un enfant dépend de ses deux parents pour survivre. Si la maman est assujettie à la brutalité d’un époux, l’enfant sera aussi prisonnier de ses pulsions animales. Au début, il est trop faible pour résister à la toute puissance du père. Il lui faudra atteindre l’âge de raison pour se libérer de son joug : À sept ans, il parvient à soulever la roche obstruant la grotte qui les emprisonnait, lui et sa mère. C’est donc en alliant les qualités de ses deux parents, la puissance physique de l’un, l’amour, le rêve de liberté et le raffinement de l’autre, qu’il parvient à se rapprocher des humains.

Ce n’est que lorsqu’il commence à vivre parmi eux que l’enfant reçoit un nom de famille : Jean de l’Ours. Si le prénom donné par sa mère est humain, son nom de famille tient sa particule noble de son animal de père, un sobriquet qui exprime tout le paradoxe de sa naissance ! Est ce un déclassement ou le contraire ? Au village de sa mère, il subit les moqueries des autres, l’inhumanité parmi les humains. Bientôt, il doit s’enfuir pour leur échapper, mais aussi pour les épargner, car sa force brute les menace. D’ailleurs, dans sa maturation, un individu ne doit il pas, prendre de la distance par rapport au monde maternel ?

Gravure du 15e siècle montrant un hybride né d’un ours et d’une femme.

De multiples aventures que le conteur ne précise pas lui surviennent dont il ressort toujours vainqueur… grâce à sa force…

Mais un jour, la soif lui vient, une immense soif. Il se retrouve devant la margelle d’un puits, un puits sans fond. Y découvrira-t il de l’eau pour étancher sa soif, celle originelle du ventre maternel, ou bien les secrets de son inconscient ? Jean de l’Ours plonge dans ces profondeurs et découvre un château. Pour un jeune homme si rustre, c’est une riche trouvaille ! Une princesse y est prisonnière d’un mauvais diable, comme sa mère l’était d’un méchant. Notre héros et la jeune fille s’éprennent l’un de l’autre. Il voudrait la délivrer comme il a voulu délivrer sa mère. Comme son père l’ours, Jean s’émeut d’une femme plus subtile que lui. L’histoire de répète d’une générations à l’autre, mais en s’affinant, car il est déjà un demi-homme et une princesse, vouée à dominer le pays, est plus noble qu’une bergère.

À droite, illustration d’Édouard Zier représentant Jean de l’Ours (1885)  

Au fond d’un puits, la vision est trouble, au fond de l’inconscient, le thème obscur. Le méchant des contes, est toujours figuré par l’autre, symbolisé ici par le mauvais diable geôlier de la princesse ! Cependant, on pourrait interpréter que Jean revit le combat intérieur de son père l’ours, comme celui de tout homme, entre user de sa force musculaire pour dominer… ou protéger les femmes ? Il doit lutter contre le Diable en lui même. Doit il libérer sa propre féminité pour atteindre un niveau d’évolution supérieur ? De son côté, la princesse décrite par le conteur est extraordinairement passive, absente en tant que sujet. Doit elle choisir entre se soumettre ou se positionner en égale de l’homme ? Devra-t elle développer son animalité et sa masculinité pour exister à part entière et être en mesure de partager sa civilité ? L’amour peut il être profond lorsque l’un est assujetti à l’autre ?

Un aigle blanc propose aux amoureux de s’envoler avec lui. Par sa faculté de s’élever du sol, l’oiseau symboliserait l’esprit, ou l’intelligence. La couleur blanche serait la pureté, ou la lumière, la transcendance. Cet aigle blanc là n’est pourtant pas un pur esprit ! Il doit se nourrir de matière réelle pour sortir notre héros et sa princesse du trou. Jean de l’Ours lui offre d’abord tout ce qu’il possède, pain, fromage… Mais cela n’est pas suffisant ! Sans aliments concrets, l’oiseau perd son énergie, rechute, sombre à nouveau dans l’obscurité. Bientôt, c’est un morceau de sa cuisse, sa propre viande, à laquelle notre héros renonce pour aider le rapace à reprendre son ascension vers la lumière.

Que pourrait signifier ce cannibalisme très particulier ? Lorsqu’on se ronge les sangs, c’est que l’on plonge et replonge dans la souffrance. Est ce une étape nécessaire pour éclairer son inconscient ? Il semble bien que Jean doive abandonner une part de sa force physique ! Est ce pour la transformer, en force psychique ? La nourriture de son esprit dépend elle d’une meilleure conscience de ses pulsions inférieures ? Doit il consommer la chair de la princesse avec la sienne pour rencontrer son âme, ou, pour cela, s’en détacher ? Doit il prendre conscience que la princesse est une personne en la sortant de son rôle d’Anima passive ? Quand à elle, pour s’ennoblir au delà de son statut, doit elle choisir un homme, un Animus qui a développé d’autres valeurs que la puissance brute ? Jean, la princesse et l’aigle pourraient n’être qu’une seule et même personne ! Pour s’accomplir, l’être humain.e doit il.elle ingurgiter, ou faire épouser masculin et féminin en lui même ? Ainsi, l’homme animal, par le sacrifice d’une part de son agressivité, la princesse avec son humanité de femme, et l’aigle, avec son intelligence apte à s’élever, parviennent ils tous trois, ensemble, à se libérer.

Un être humain s’accomplit par son corps, coeur et esprit !

Les couples aussi ! C’est peut être, l’amour entre ces deux qui permet à chacun de s’élever. Ils s’épanouissent par leurs pulsions primitives, animales, mais aussi dans une acceptation plus globale et transcendante de la liberté de l’autre, une conscience donnée par l’aigle ! En suite de la remontée du puits, on peut imaginer que les deux amoureux ne voudrons pas s’emprisonner l’un l’autre, ni dans une grotte, ni un château, fût-il doré. Le roi, père de la princesse, sacralise le couple qu’elle forme avec Jean De l’Ours. Notre héros peut espérer devenir roi un jour, grâce à sa reine… Et leurs enfants, qui descendent de la montagne, ou du fond des âges, nous tous, appartenons à la grande monarchie de sang mêlé, humaine et animale. De ces origines nous pouvons être fiers !

 

L’ours, de Pitiggliano, ancêtre mythique de la dynastie Orsini. La famille Orsini (en latin Ursinis et en français « des Ursins ») est l’une des familles princières les plus importantes de l’Italie médiévale et de la Renaissance…

Ce conte pourrait évoquer l’histoire des humains depuis la préhistoire. Pour sauvegarder leur progéniture, les femmes, plutôt cueilleuses, se sont confinées aux abords des grottes et, des millénaires plus tard, dans des maisons ou châteaux. Pendant ce temps, les hommes chassaient ou guerroyaient. Au retour, certains d’entre eux sont devenus prédateur familial. Grottes et châteaux sont alors devenues prisons. Depuis, l’humanité expérimente une alternance de cultures basées sur l’asservissement des femmes par les hommes, avec d’autres ou les relations entre époux sont plus égalitaires. Lorsque les enfants grandissent dans une famille basée sur une relation dominant/dominé, ils sont tentés plus tard de reproduire ce modèle dans la société et tout leur environnement. Les régimes politiques suivent ce prototype despotique avec leur peuple… et ce dernier opprime l’ensemble du monde naturel.

Y aura-t-il toujours une part de brutalité dans l’être humain ? Si hommes et femmes parvenaient à une relation équitable, serait ce les relations entre tous les membres de la société, mais aussi celles avec la nature qui s’harmoniseraient ?

Ce mythe fondateur pourrait nous montrer le chemin vers plus d’humanité. Il se pourrait que la civilisation progresse mieux en reconnaissant ses origines animales, en les aimant, ainsi que la princesse du conte a aimé son rustre époux. Comme le suggère le conteur Olivier de Robert, l’ours que sans cesse les hommes tentent de combattre représenterait notre part rustique que nous voudrions détruire sans comprendre qu’elle est indispensable à notre survie. Elle est notre vitalité ! Comme nos ancêtres Jean de l’Ours, la princesse et l’aigle ont allié leurs qualités pour sortir du puits et comprendre le monde d’en haut, une société future évoluera avec la pleine conscience que sur terre, humains, animaux et plantes, nous sommes tous interdépendants.

 

VOILÀ MON INTERPRÉTATION… MAIS IL Y EN A PEUT ÊTRE D’AUTRES. QUELLE EST LA VÔTRE ?

 

Il existe de nombreuses versions du conte. En voici une… Cliquer

 

De part et d’autre des Pyrénées et en Occitanie, l’ours est élevé au rang de héros et célébré. Photo de gauche, fête de l’ours lors du carnaval à Prats de Mollo, dans les Pyrénées Orientales… Cliquer 

 

Dans de nombreuses cultures, animal mythique, nommé « être qui marche debout », ou « vieux père », l’ours est considéré comme un ancêtre de l’homme… Cliquer

 

Et pour conclure, voici comment rugissent les ours… Cliquer

Des représentations symboliques de la Mort Imminente

EXTRAIT D’UN POÈME AMÉRINDIEN

Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d’automne,
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit !
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer
Je ne suis pas là, je ne suis pas mort.

 

Affiche de mon exposition à la salle Arago à Perpignan. (Gravure eau forte). 

 

Un de mes frères et mon premier grand amour étant décédés au cours de mon adolescence dans un même accident, j’ai un temps été très préoccupée par la question de l’après vie. C’est alors que j’ai entendu parler des expériences de Mort Imminente.

 

Vue plongeante sur leur dépouille mourante et les personnes environnantes, traversée d’un sombre un tunnel, retrouvailles avec des personnes disparues, lumière éclantante, amour infinit, procès, parfois cauchemard… les récits de personnes ayant approchées la Mort de près se ressemblent souvent. Rêve ou réalité, il appartient à chacun de trancher car ils divergent aussi selon les cultures. Il m’a néanmoins semblé intéressant de comparer la façon dont des humains, de part et d’autre du monde, racontent leurs visions lors du retour à la vie, et de les mettre en parallèle de représentations symboliques artistiques de voyages vers l’au-delà.

Illustration Aquarelle d’Isabelle Forestier pour la couverture de The Book Of Heaven, (Le Livre Du Paradis), éditions Ottenheimer

 

Faudrait il modifier la définition d’une mort clinique ? J’ai plutôt, recherché l’aspect fantastique ou philosophique de ces histoires proches du conte merveilleux, parfois d’un roman de science fiction, que de prouver la véracité scientifique d’une vie au delà.

 

ILS RACONTENT…

Nicole C. (France)
Je n’ai pas eu conscience de l’accident. Je me suis simplement éveillée avec le sentiment de n’être pas dans le bon sens, de « flotter » au-dessus de mon corps. Il m’a fallut un effort pour me « remettre dans le bon sens ». J’étais dans un endroit très vert. L’herbe semblait vivante. Comme douée de conscience. Un groupe de personne, que j’ai appelé plus tard des « êtres de lumières » s’est dirigé vers moi. J’étais baignée par l’amour. Pas l’amour comme on le connaît dans la vie quotidienne. Quelque chose de profondément différent, et de mille fois plus intense.

 

William Blake (1757-1827), illustration d’un poème de Robert Blair

Yoan à 7 ans (France)
J’étais assis et je regardais les docteurs en train de soigner un petit garçon. Ils parlaient fort et s’agitaient. Je ne comprenais pas pourquoi j’étais là. J’avais peur : alors je suis allé à la recherche de ma maman. J’ai suivi un couloir très sombre, au sol mou comme de la moquette. Il y avait une lumière très forte, comme quand maman ouvre les volets le matin dans ma chambre, mais ça ne faisait pas mal aux yeux. Il y avait plein d’autres enfants qui avaient tous l’air gentil. J’étais bien. Comme quand papa revient et qu’on va jouer à la plage. J’ai entendu ma maman m’appeler, je suis revenu près de docteurs. J’ai vu que c’était moi qu’ils soignaient et j’ai eu très mal dans la poitrine.

 

Papyrus égyptien. Les égyptiens pensaient que l’âme prenait la forme d’un oiseau

Valérie (France)
… J’ai vu une lumière et une personne au début d’un tunnel. En revanche, je ne savais pas si la lumière provenait de la personne ou si c’était le tunnel lui-même qui éclairait. Toujours est-il que cette lumière était éblouissante. Cela dit, elle ne faisait pas mal aux yeux. Elle était plutôt apaisante. Ce qui est vraiment magique, c’est que je n’ai ressenti aucun sentiment négatif… C’est comme si on m’avait « baignée » dans l’amour, mais pas celui que l’on connaît sur Terre. Il s’agit d’un amour tellement parfait qu’il n’existe aucun mot pour le décrire. Il touche non seulement votre cœur, mais surtout votre âme. Je savais que la silhouette devant le halo de lumière était une femme, bien que je ne l’aie pas vue entièrement et que j’ignore son identité. C’était une sorte de guide. J’ai croisé son regard, mais pas comme nous le faisons habituellement. Il s’agissait plutôt d’une sorte de vibration lumineuse, de lumière à lumière. Elle m’a simplement dit : « Non, reste. Ce n’est pas encore le moment. » Je n’ai pas eu le temps de réfléchir. À la seconde même, je me suis retrouvée dans la douleur de mon corps et je me suis rendormie.

 

Les croyances indiqués seront celles des « expérienceurs » avant le récit. Certains ont changés en suite de l’évènement. Des liens ouvrent en fin de page sur les articles sources.

 

DES ATHÉES RACONTENT…

William Blake (1757-1827), La vallée de la mort

Jan B. à 17 ans  (Tchécoslovaquie)
Il imaginait la mort comme un interrupteur de lumière qui éteindrait sa conscience… « J’ai jeté un regard en arrière et j’ai vu mon corps gisant au fond de la rivière », se souvient-il. « Ma conscience était ici, mais mon corps était là-bas ». « Au moment de la mort, mon âme s’est détachée de mon corps.»
Puis il s’est senti comme tiré à travers un espace étroit et sombre, il a vu une lumière jaune-violette. « Là, j’ai soudain ressenti des sentiments de bonheur, d’euphorie et de joie», dit-il. « J’ai ressenti que j’étais déjà venu ici une fois, que j’étais à la maison. » Il se sentait alors plus chez lui que dans la maison de ses parents.
Il a alors vu une figure rayonnante de lumière et d’amour. Il croit maintenant que cette entité était Jésus. L’être lui a demandé de réfléchir sur sa vie et lui a alors dit qu’il n’était pas encore temps de mourir et l’a renvoyé dans son corps.

 

George R. (Russie)
…Je me suis retrouvé dans un royaume d’obscurité totale. Je ne ressentais pas de douleur ; j’étais toujours totalement conscient de mon existence en tant que George, tout était ténèbres autour de moi, une obscurité absolue et complète – la plus sombre des noirceurs, plus sombre que n’importe quelle ombre, plus noire que n’importe quel noir… J’étais sous le choc du constat que j’existais toujours, mais je ne savais pas où je me trouvais. La seule pensée qui revenait sans cesse dans mon esprit était : « Comment puis-je être alors que je ne suis pas ? ». C’était ce qui me troublait.

Huile sur toile de Joseph Mallord William Turner (1775-1851). La mort sur un cheval pâle

Lentement, je me suis repris et j’ai commencé à penser à ce qui était arrivé… Mais cela ne m’a rien amené de revigorant ou de décontractant. Pourquoi suis-je dans cette obscurité ?… Puis je me suis souvenu de la phrase célèbre de René Descartes : « Je pense donc je suis. », cela m’a enlevé un poids énorme, car c’est alors que j’ai été sûr d’être encore en vie, bien qu’à l’évidence, dans une dimension très différente. Puis j’ai pensé : « Si je suis, pourquoi ne serais-je pas positif ? »…
Puis j’ai pensé : « Comment puis-je déterminer ce qui est positif dans les ténèbres ? ». Eh bien, ce qui est positif c’est la lumière. Alors, soudainement, je me suis retrouvé dans la lumière ; intense, blanche, brillante et forte… constante. Au début… je ne pouvais pas la regarder directement. Mais peu à peu, j’ai commencé à me sentir en sécurité et soudain tout a semblé sans problème.

Huile sur toile de William Turner. Ombre et ténèbre…

Juste après, j’ai pu voir toutes ces molécules qui volaient tout autour, des atomes, des protons, des neutrons qui volaient partout. D’un certain côté, c’était totalement chaotique, cependant, ce qui me procurait une telle joie, c’est que ce chaos possédait aussi sa propre symétrie…. J’ai vu, étalé devant mes yeux, la forme de la vie et de la nature dans l’univers. C’est à ce moment que se sont évanouies toutes les inquiétudes que j’avais conservées au sujet de mon corps, car il était clair pour moi que je n’en avais plus besoin, qu’en fait il constituait une limitation.
Tout fusionnait dans cette expérience… Le temps tel que je l’avais connu s’est arrêté ; le passé, le présent et l’avenir étaient d’une certaine manière confondus pour moi dans l’unité intemporelle de la vie.
A un moment, j’ai subi ce que l’on appelle le « processus de passage en revue de la vie », car j’ai vu ma vie simultanément du commencement à la fin… Ce n’était pas comme si cela commençait à ma naissance et continuait avec ma vie à l’université de Moscou. Tout est apparu en même temps. J’y étais… Je n’ai pas ressenti de culpabilité ou de remords pour des choses que j’avais faites. Je ne me sentais pas comme ceci ou comme cela concernant mes échecs, mes erreurs ou mes succès. Je ne faisais que ressentir ma vie pour ce qu’elle est. Et j’en étais satisfait. J’ai accepté ma vie pour ce qu’elle est.
Pendant ce temps, la lumière rayonnait en moi un sentiment de paix et de joie… Et j’ai compris ce que la lumière signifiait. J’ai appris que toutes les lois physiques de la vie humaine ne sont rien comparées à cette réalité de l’univers. J’ai aussi réalisé qu’un trou noir n’est qu’une autre partie de cet infini qu’est la lumière.
Je me suis rendu compte que cette réalité est partout. Il ne s’agit pas simplement de la vie terrestre mais de la vie infinie. Non seulement tout est connecté, mais tout ne fait aussi qu’un…. Je pouvais être partout instantanément, y être vraiment. J’ai essayé de communiquer avec les gens que je voyais. Certains sentaient ma présence, mais aucun n’a réagi.

Aquarelle d’Isabelle Forestier. Illustration pour la Légende de l’Odyssée, éditions Nathan. Ulysse au royaume des morts de Hades essayant vainement d’embrasser Anticlée, sa mère décédée durant son voyage

J’ai ressenti la nécessité de m’instruire au sujet des Ecritures et de la philosophie… On pense et cela vient à soi… Je suis remonté dans le temps et j’ai vécu les pensées de Jésus et de ses disciples. J’ai entendu leurs conversations, j’ai fait l’expérience de leur repas, de faire passer le vin, des odeurs, des goûts, je n’avais cependant pas de corps. J’étais pure conscience. Si je ne comprenais pas ce qui se passait, une explication arrivait. Mais aucun professeur ne parlait. J’ai exploré l’empire romain, Babylone, le temps de Noé et d’Abraham. Toutes les époques que l’on peut nommer, j’y suis allé.
Donc j’y étais, inondé de toutes ces bonnes choses et de cette expérience merveilleuse, lorsque quelqu’un a commencé à m’inciser l’estomac. Pouvez-vous imaginer cela ? Ce qui est arrivé, c’est que l’on m’avait emmené à la morgue. Ma mort avait été prononcée et on m’y avait laissé pendant trois jours. Une enquête sur les causes de ma mort avait été décidée, on avait donc envoyé quelqu’un pour pratiquer une autopsie sur moi. Lorsqu’on a commencé à m’inciser l’estomac, j’ai ressenti comme une grande puissance qui me prenait par le cou et me poussait vers le bas. C’était si puissant que j’ai ouvert les yeux et j’ai ressenti une énorme douleur. Mon corps était froid et j’ai commencé à trembler. On a immédiatement arrêté l’autopsie et on m’a emmené à l’hôpital où je suis resté les neuf mois suivants, dont la plus grande partie sous respirateur.

 

DES CHRÉTIENS RACONTENT…

Robert L. (France)
« J’étais dans mon lit, quand je me suis retrouvé dans un paysage admirable que traversait un arc-en-ciel. Celui-ci s’est lentement rétréci, jusqu’à devenir un pont, enjambant un fleuve énorme qui s’est mis à rouler vers moi. Mais je n’éprouvais aucune peur. Puis je me suis aperçu que ce fleuve était constitué d’humains marchant côte à côte. Quand ils m’ont atteint, j’ai été submergé et je me suis laissé faire. Et presque tout de suite, je me suis mis à sangloter. De joie !
Un amour inconcevable se dégageait de ces gens. Ça venait de partout et m’atteignait de la tête aux pieds, jusqu’au tréfonds de l’âme. Comme une irradiation qui sortait d’eux, mais aussi de moi ! Je n’aurais jamais cru qu’une telle compassion fût possible. Je me souviens de quelques silhouettes très tristes, seules, sur les rives. En même temps m’étaient offerts des sortes de petits sketchs, destinés à démontrer la puissance de l’amour. On voyait une femme désespérée, puis un homme apparaissait, lui tapotait l’épaule, et la femme se mettait à rayonner…

 

Détail d’une peinture de Giusto De Menabuoi, (1330-1390 environ)

Rob N. (Michigan, USA)
… Je suis entré dans un tunnel à l’aspect nuageux, lumineux. Il ne montait pas verticalement, j’avais plutôt l’impression de passer dans un univers parallèle. Je me déplaçais lentement. On aurait dit que des ombres de branches d’arbres partaient tout autour du tunnel. Les sentiments que j’éprouvais n’étaient pas tout à fait terrestres, ils étaient bien plus vifs qu’ici-bas.
Le tout premier a consisté en une sérénité intense… Tous mes soucis terrestres, les pensées, les peurs et les opinions avaient disparus… L’expérience ne me causait aucune crainte. Je n’avais peur ni de ma destination, ni de ce qui m’y attendait.
J’ai ensuite senti la chaleur… C’était comme si un ange m’avait tenu dans ses bras aimants, tout en m’enveloppant de ses ailes afin de me tenir au chaud et en sécurité.
Puis j’ai ressenti l’amour… Essayez de vous souvenir de la première fois où vous avez vu votre enfant, ou une personne très chère… C’est ce sentiment d’amour débutant, tellement positif et puissant. Maintenant, multipliez-le des milliers de fois. Cet amour est inimaginable sur terre.
Ensuite est venu le désir d’être chez moi… au paradis… Je voulais me retrouver dans la gloire de Dieu, être avec tous ceux qui sont décédés avant moi… Là d’où je venais. Mon âme était alors libérée des liens terrestres. Je revenais du voyage d’apprentissage sur terre. L’intensité des sentiments était débordante…. Ma foi, ma croyance en Dieu a soudainement pris le pas.
… L’amour, la chaleur, la paix et la sérénité provenaient également des ombres qui environnaient le tunnel. Ce que j’avais pris pour des branches n’en étaient absolument pas. Il s’agissait des gens que j’avais aimés et qui étaient morts avant moi. Ils étaient autour du tunnel, me portant, me guidant et m’accueillant chez moi. Je ressentais tant de contentement et de plénitude. J’éprouvais la plus incroyable combinaison de sentiments qu’on puisse imaginer.

Peinture de Giusto de Menabuoi (1330-1390 environ), Dôme du baptistère de Padoue

Puis, tout s’est arrêté en un instant. J’ai eu la sensation qu’on m’avait agrippé, qu’on me tirait en arrière hors du tunnel. J’avais l’impression de me battre pour empêcher d’être entrainé à l’extérieur… L’intensité de ma résistance n’avait aucune influence, je ne pouvais continuer. J’ai alors ressenti de la peur et une confusion immense…
Les pompiers du Service Royal Oak sont arrivés sur les lieux et m’ont réanimé…
Je ne me rappelle pas de mon arrivée à l’hôpital… Je me souviens par contre de m’être retrouvé dans l’angle supérieur de la salle des urgences, regardant mon corps en-dessous de moi. J’ai vu une vingtaine de personnes essayant consciencieusement de me sauver la vie… Je n’ai vu que les coiffes et les blouses blanches. J’ai les ai observés quelque temps en contrebas, s’efforçant frénétiquement de me réanimer.
Tout à coup et sans raison apparente… je suis immédiatement revenu dans le tunnel, avec sa chaleur, sa gloire, sa paix et sa tranquillité. Dieu me rappelait chez moi. Plus j’approchais, plus la lumière s’intensifiait. J’ai à nouveau atteint l’extrémité du tunnel et j’ai instantanément été envahi par l’immense sentiment de sécurité.
… L’odorat a été le premier sens à se manifester. J’étais environné de fragrances suaves. C’était un peu comme si les parfums de toutes les variétés de fleurs se retrouvaient en un seul endroit.
A mesure que ma vue devenait plus nette, j’ai aperçu de nombreux visages, tous heureux et souriants. J’avais la sensation d’être étreint part toutes ces âmes, chacune d’entre elles m’accueillant à mon retour chez moi. Il était difficile de les identifier car toutes semblaient jeunes, la vingtaine ou début de la trentaine. Leur visage m’est toutefois redevenu familier. Je savais de qui il s’agissait. Il est impossible d’exprimer en termes terrestres l’intensité du bonheur éprouvé. J’ai vu mon père, mes oncles et tantes décédés avant moi. J’ai vu mes grands-parents et d’autres personnes parties avant moi…
Aucun besoin de se hâter car le temps n’existait pas. Je me trouvais dans une zone infinie, dans laquelle je pouvais me déplacer à volonté. J’étais content d’être chez moi, entouré de mes proches…J’avais tant de questions et je voulais refaire connaissance, mais ce n’était pas nécessaire. Tous savaient qui j’étais, ce que j’étais sur terre… ce que j’avais fait… Pour ma part, j’éprouvais un peu de confusion ; je pense qu’elle était provoquée par la transition… J’avais l’impression que mon âme avait besoin de passer par un processus d’orientation de retour au paradis. Je pense qu’il s’agissait de l’étape suivante. C’était le moment de considérer mon périple sur terre afin d’examiner tout ce que j’avais fait, si j’avais terminé la tâche qu’on m’avait envoyé accomplir. Après cela, j’allais être libre d’aller partout et de passer du temps auprès de ceux qui comptent tant pour moi…
Puis cela s’est reproduit…………
Une fois de plus j’ai senti que j’étais entraîné hors du paradis. J’avais la sensation de lutter durement pour ne pas quitter le glorieux endroit où je me trouvais. Je me suis battu sans succès. Je retournais sur terre mais je voulais savoir pourquoi je devais repartir, pourquoi je ne pouvais pas rester. Je n’ai reçu aucune réponse.

 

Peinture de Jérôme Bosch (vers 1450-vers 1516), L’ascension des élus

Betty E. (USA)
…La masse noire autour de moi a prit forme d’un tunnel, et j’ai sentit que je le traversais à grande vitesse vers une lumière au loin. J’étais instinctivement attiré par là, mais avec l’impression que d’autres ne le seraient peut-être pas. Comme j’approchais, j’ai remarqué la figure d’un homme, environné d’une lumière rayonnante, comme si son corps doré créait un halo autour de lui… La lumière est devenue brillante, au-delà de toute description, plus encore que le soleil – et je savais qu’aucun œil terrestre… ne pouvait la regarder sans être détruit. Seuls des yeux spirituels pourraient l’apprécier… J’ai sentit sa lumière se mêler à la mienne et fusionner littéralement. Il me semblait que j’avais pénétré son visage, et j’ai senti une explosion d’amour totale.
C’était l’amour le plus inconditionnel que j’aie jamais ressenti. Lorsque j’ai vu ses bras ouverts pour me recevoir… j’ai répété: «Je suis à la maison. Je suis à la maison, je suis enfin chez-soi. » Je sentais son immense esprit et savais que j’avais toujours fait partie de lui, qu’en réalité je ne m’en étais jamais éloigné.
Il m’a comprise, d’un amour sans condition. Je me suis demandée : « Est-ce Jésus, Dieu, l’être que j’ai craint toute ma vie? Il n’est pas tel que je pensais. Il est rempli d’amour ».
J’ai compris qu’il était le fils de Dieu, bien que lui-même un dieu, et qu’il avait choisi avant la création du monde d’être notre sauveur… Je me suis rappelé, son rôle de créateur de la Terre. Sa mission était de venir au monde pour enseigner l’amour. Cette connaissance était plus comme un souvenir… qui me revenaient d’avant ma vie sur Terre… bloquées par un «voile» d’oubli à ma naissance. Au fur et à mesure que de nouvelles questions me faisaient bouillir… presque en riant, il m’a suggéré d’être moins pressée de tout connaître…

La création du monde, peinture de Giusto de Menabuoi (1330-1390 environ) au Baptistère de Padoue. Cette peinture est située sous les pieds de la vierge du dôme montré plus haut

Mais je voulais tout savoir, du début à la fin… Mon ouverture d’esprit était telle que je pouvais comprendre des volumes en un instant. C’était comme si je pouvais regarder un livre et le comprendre d’un coup d’œil…, du début à la fin… avec chaque nuance possible et sous toutes les faces. Le mot «omniscient» n’avait jamais été aussi significatif pour moi… En un sens, c’est devenu moi, et j’ai été étonné de ma capacité à comprendre les mystères de l’univers simplement en les réfléchissant.
Je voulais savoir pourquoi il y avait tellement de religions dans le monde… La réponse est venue à moi de façon évidente. Chacun de nous, m’a-t-on dit, est à un niveau différent de développement spirituel et de compréhension…Toutes les religions sur la Terre sont nécessaires car il y a des gens qui ont besoin de ce qu’elles enseignent… Chaque religion répond à des besoins spirituels que peut-être d’autres ne peuvent pas remplir. Aucune ne peut répondre à tous les besoins à tous les niveaux. Quand un individu élève son niveau de compréhension de Dieu… il peut se sentir mécontent des enseignements de son actuelle religion et en chercher une autre… Et à chaque étape, les nouvelles opportunités d’apprentissage seront données.
… J’ai comprit que nous ne devions critiquer aucune religion… Des personnes très spéciales avec des missions importantes ont été placées dans tous les pays, dans toutes les religions, dans toutes les situations de la vie, pour toucher les autres… Afin de saisir cette vérité, nous devons écouter l’Esprit et lâcher nos egos.
Je voulais comprendre le but de la vie sur la Terre. En percevant l’amour de Jésus-Christ, je me demandais pourquoi un esprit sortirait volontairement de ce merveilleux paradis… et voudraient venir sur terre ? En réponse, je me suis souvenu de la création… de la planète qui a été réactivé devant mes yeux…

Les cinq photos suivantes sont extraites de la fin du film 2001 Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick. Elles montrent la vision du héros alors qu’il est en train de mourir et se réincarner

Nous tous en tant qu’esprits dans le monde pré-mortel, nous avons… participé à la création de la Terre. Nous étions les enfants de Dieu… Le Père a expliqué que venir sur la Terre un certain temps favoriserait notre croissance spirituelle. Chaque esprit qui devait s’incarner a aidé à planifier les conditions sur Terre, y compris les lois de la mortalité qui nous gouverneraient. Il s’agissait des lois de la physique telles que nous les connaissons, des limites de notre corps et des pouvoirs spirituels auxquels nous pourrions avoir accès. Nous avons aidé Dieu dans le développement des plantes et de la vie animale. Tout a été créé de matière spirituelle avant d’être créé physiquement – systèmes solaires, soleils, lunes, étoiles, planètes, vie sur les planètes, les montagnes, les rivières, les mers, etc. J’ai vu ce processus, puis… Le sauveur a dit que… cette Terre n’est qu’une ombre de la beauté et de la gloire de sa création d’esprit, mais que nous en avions besoin pour notre croissance. Il était important que je comprenne que nous avons tous aidé à créer les conditions d’ici.
Nos pensées créatives dans cette vie sont souvent le résultat d’une inspiration invisible. Beaucoup de nos inventions importantes et même des développements technologiques ont d’abord été créés… par des prodiges spirituels… J’ai compris qu’il existe un lien vital et dynamique entre le monde spirituel et la mortalité, et que nous avons besoin des esprits de l’autre côté pour notre progression. J’ai également vu qu’ils étaient très heureux de nous aider de toutes les manières possibles.
Dans le monde pré-mortel, nous avons choisit nos missions dans la vie. Notre vie repose sur l’accomplissement de ces missions… Nous sommes venus en tant que bénévoles… Même les moins développés sont forts et courageux… Nos actions déterminent le déroulement de notre vie, et nous pouvons modifier ou rediriger nos vies à tout moment. Dieu a promis qu’il n’interviendrait dans nos vies que si nous le demandions… Nous sommes reconnaissants de cette capacité à exprimer notre libre arbitre…
J’ai été vraiment soulagée de constater que la Terre n’est pas notre maison naturelle, que nous ne sommes pas originaires ici. J’ai été satisfait de voir que la Terre n’est qu’un endroit temporaire pour notre scolarité et que le péché n’est pas notre véritable nature. Spirituellement, nous sommes à différents degrés de lumière… et à cause de notre nature divine et spirituelle, nous sommes remplis du désir de faire le bien.
… Nos corps spirituels… doivent se battre constamment pour vaincre la chair, et cela les renforce. Ceux qui sont vraiment développés trouveront une harmonie parfaite entre leur chair et leurs esprits, une harmonie qui les bénira avec la paix et leur donnera la possibilité d’aider les autres.
En apprenant à respecter les lois de cette création, nous apprenons à les utiliser pour notre propre bien. Nous apprenons à vivre en harmonie avec les pouvoirs créatifs qui nous entourent. Dieu nous a donné des talents individuels… En utilisant ces talents, nous apprenons… à comprendre les lois et à surmonter les limites de cette vie… et nous sommes mieux en mesure de servir ceux qui nous entourent… Et en servant les autres, nous nous développons spirituellement.
On m’a montré que l’amour est suprême… Nous sommes là pour nous aider mutuellement, pour nous soigner, pour comprendre, pardonner et nous servir les uns les autres. Nous sommes ici pour éprouver de l’amour pour chaque personne. Leur forme terrestre peut être noire, jaune, marron, beau, moche, mince, gros, riche, pauvre, intelligent ou ignorant, nous ne devons pas juger sur ces apparences. Chaque esprit a la capacité d’être rempli d’amour et d’énergie éternelle.
Montrer l’amour vaut la peine: un sourire, un mot d’encouragement, un petit acte de sacrifice… Toutes les personnes ne sont pas aimables, mais quand on trouve une personne difficile à aimer, c’est souvent parce qu’elles nous rappellent quelque chose en nous que nous n’aimons pas. J’ai appris que nous devons aimer nos ennemis – abandonner la colère, la haine, l’envie, l’amertume et le refus de pardonner. Ces choses détruisent l’esprit…
Ensuite, nous avons regardé comment… nos frères et sœurs spirituels entraient dans les corps physiques pour leurs voyages sur la Terre, chacun éprouvant les douleurs et les joies qui les aideraient à progresser. Je me souviens nettement d’avoir regardé les pionniers américains traverser le continent et se réjouir alors qu’ils supportaient des tâches difficiles et accomplissaient leurs missions. Je savais que seuls ceux qui avaient besoin de cette expérience étaient là…
Comme toutes ces choses sont venues à moi, j’ai compris la perfection du plan. J’ai vu que nous nous sommes tous portés volontaires pour nos situations dans le monde et que chacun d’entre nous reçoit plus d’aide que nous le savons…
Deux amis du temps où Betty n’était pas née apparaissent… Ils font le tour du monde spirituel, entrent dans une grande salle et voient des gens qui créent des vêtements céleste en utilisant des métiers célestes… Dans une autre pièce, des gens travaillent avec une grande machine informatique… Dans une autre pièce… c’est une bibliothèque de l’esprit… Du beau jardin alentour, ils lui montrent la Terre telle qu’elle apparaît dans l’espace et comment les prières attirent l’œil comme des feux de phare. Elle voit les anges se précipiter pour y répondre.
On la dirige… devant un «Conseil des Anciens» composé de 12 hommes et de Jésus. Ici, on lui dit… que sa mort est prématurée et qu’elle doit retourner à la Terre. Jésus passe sa vie en revue sous la forme d’hologrammes. Il la réconforte quand elle voit les aspects négatifs de sa vie et commence à se juger sévèrement.
Après cet examen, on lui répète encore que sa mission dans la vie n’est pas complète. Elle doit revenir sur terre. Betty refuse fermement. Jésus décide de révéler la mission de Betty dans sa vie avec la condition que si elle décide de retourner à la Terre, le souvenir de sa mission sera effacé. Elle consent. Il lui montre sa mission et elle accepte de revenir en arrière. Soudainement, des milliers d’anges semblent chanter son adieu. Betty se retrouve à l’hôpital où tout a commencé. Sa mission dans la vie a complètement été retirée de sa mémoire.

Illustration par Gustave Doré (1832-1883) de La Divine Comédie de Dante Alighieri (1265-1321)

 

DES MUSULMANS RACONTENT…

Caligraphie représentant l’harmonie cosmique. Dans plusieurs religions, les mots et les sons rentrent en correspondance avec les vibrations de l’univers.

Rajâa B. (Maroc) a écrit le récit complet de son expérience dans son livre intitulé Sayf Al Nûr/L’épée de la lumière.
J’ai vraiment été transpercée au centre de mon crâne par une épée faite de Sa Lumière, en référence à l’un des 99 Noms Divins, al-Nûr. Elle est arrivée des confins des cieux pour pulvériser mes repères et mes certitudes vainement acquises pendant des années. J’ai alors fait l’expérience de la « gustation », car ce n’est pas tant mon palais qui a été modifié, mais le nectar. J’ai goûté et j’ai cessé d’être une étrangère à moi-même. Pour être exacte, j’ai « revêtu » et je suis devenue chaque lettre : wâw, nûn, kâf, jusqu’à la lettre finale, celle qui contient toutes les autres, alif. Annihilée en moi-même, j’ai perdu ma propre singularité et j’ai été initiée*… aux 99 Noms Divins, Asma’ al-husna, issus directement du Coran. À travers elle, l’esprit devient lettre, élément divin. Lors de cette expérience, j’ai compris qui nous étions vraiment. Or, savoir qui nous sommes, c’est savoir qui Il est. Comme le dit Socrate : « Celui qui se connaît lui-même connaît son Dieu ». Au bout du compte, nous sommes des attributs divins comme la Beauté, la Miséricorde…
* L’axe central de ce récit est donc la science sacrée des lettres arabes, Ilm al-Hoûroûf. Dans le soufisme, elle est liée à la science des chiffres, Ilm al-Arkâm, aux 99 Noms Divin…

Sceau salomonique, vers 1678

 

D’après le récit d’un homme de village qui s’est réveillé alors qu’on allait l’enterrer. (Pays Africain non précisé)
… Il se trouva devant une sorte de chemin étroit comme une lame de couteau. À gauche, une mer de feu, à droite, une mer d’eau. Il vit d’autres personnes passer par ce chemin, mais lui ne pu pas. Il eu trop peur.
(Dans certaines traditions d’Islam, il est dit que le croyant qui meurt rejoint Dieu en marchant sur le côté acéré d’une lame de sabre qui sert de chemin. Une sorte de pont au milieu des périls…)

 

Miniature persane du milieu du XV décrivant l’ascension de Mohamed, le Miraj, au paradis sur le cheval miraculeux qu’est Buraq, entouré d’anges. Dans l’Islam, il est interdit de représenter le visage d’Allah. Les points de vue divergent quand à l’autorisation de figurer le visage du prophète

Sham. (Inde, Bangladesh)
Comme un éclair, ma conscience, mon âme ou mon esprit, ou ka, ont quitté mon corps. Je volais vers le haut, à droite autour de la roue de l’univers à bord d’un ballon à une vitesse incroyable, plus vite que la pensée. J’avais encore un corps, mais il était éthéré, léger comme une plume. Je pouvais voir les petites formes ovales de milliers de galaxies sur ma gauche pendant que je les dépassais. Un battement de coeur plus tard, j’étais là.
Devant moi, il y avait une longue table lumineuse, comme une estrade surélevée, et assis il y avait des êtres baignés de lumière, mais de forme humaine. Ils avaient des têtes et des corps, et étaient habillés en blanc, mais je ne pouvais pas discerner leur visage. Étaient-ils des anges? Des juges? Je ne sais pas. Il me semble qu’il y en avait dix. Ensuite, j’ai commencé à tourner comme si j’étais attaché à une ficelle, pendant que je les regardait consciemment de face. Je tourne et je regarde en face. Comment est-ce possible? Et j’ai commencé à pleurer. Je dois être mort, je pensais, et je commençai, sans qu’on me le demande à poser des questions, à raconter les péchés de ma vie, et ils étaient nombreux.
Mentir, tricher, voler, gourmandise, sexe, drogues; Tous les petits et grands péchés de jeune garçon et d’homme. Qu’ils soient petits ou grands ne faisait aucune différence : Ils étaient bien plus gros que moi alors, je pensais que je devais les avouer. Je suppliais en pleurant qu’on me pardonne.
L’être du centre parlait facilement d’une voix calme et masculine que j’entendais dans mon esprit. « Vous êtes pardonné. Ce n’est pas votre temps encore.  »
À l’instant même, je volais autour du bord de l’univers. Les galaxies étaient à ma droite pendant que je m’en retournais, avec un étrange sentiment de descendre. En un clin d’œil, j’étais de retour dans ma chambre d’hôpital dans mon corps assis debout dans le lit. Je n’ai jamais été plus conscient dans ma vie.

Zodiac du prince Isakandar (1411). La roue du zodiac symbolise l’univers avec ses cycles de vie et de Mort

 

DES JUIFS RACONTENT…

Peinture de Marc Chagall (1837-1987), maquette du rideau de L’oiseau de Feu

Nathan, 15 ans (Israël)
…Tout à coup, je me suis senti quitter mon propre corps et je me suis vu sur mon lit, juste deux mètres au-dessus… Je ne comprenais plus qui j’étais : étais-je celui dans le lit ou celui qui planait au-dessus ?
En montant vers le haut… je voyais toute la planète Terre… jusqu’à me trouver dans une sorte de très grand tunnel au bout duquel j’apercevais une petite lumière.. Il y avait des sortes de spirales et on y voyait énormément d’âmes. Plus j’avançais, plus la lumière grandissait, puis j’ai atteint cette lumière… dont émanait de la sécurité et de l’amour, elle était totalement indescriptible. C’est comme si cette lumière me parlait avec des mots, mais par télépathie. Elle te parle, te pose des questions et m’a demandé si je voulais mourir. J’ai compris que si je traversais cette limite de la lumière, je ne pourrais pas revenir en arrière. J’ai répondu que je ne savais pas…
Tout à coup, des gens m’ont vu et étaient très joyeux, ils ont applaudi. J’ai rencontré beaucoup de gens que je connaissais et qui sont maintenant décédés, ainsi que beaucoup de gens que je ne connaissais pas.

Peinture de Marc Chagall (1837-1987), Jacob lutte avec l’ange

Je me trouvais subitement dans une grande salle et je suis entré un peu plus à l’intérieur et il y avait une très haute estrade au-dessus de laquelle se trouvaient 3 lumières : une lumière plus haute au centre, et deux autres petites lumière à droite et à gauche… Celle de droite raconte les mauvaises choses que tu as faites, et celle de gauche les bonnes…
Soudainement, il y a eu un silence… On a commencé à dévoiler toutes les choses que j’ai faites durant ma vie… : « Pourquoi as-tu fait comme ceci ou comme cela ? » Tout le monde te regarde alors que le film de ta vie passe devant toi, on a extrêmement honte… Le côté négatif a mentionné tout le mal que j’ai fait, puis il s’est tu… A chaque péché, il y a du feu, et tout le monde s’écrie : « Racha, Racha (mécréant) ! ». Cela fait très honte…
Le côté positif a ensuite pris la parole en citant toutes les bonnes choses que j’ai faites. La plus petite mitsva (bonne action) réalisée est considérée là-bas comme une chose énorme et extraordinaire… Je ressentais un bonheur indescriptible, je me disais : « Quel bonheur d’avoir mis les Tsitsit* à ce moment ! ». Les Tsitsit donnent un très grand mérite, ainsi que les bénédictions que l’on récite. Chaque petite chose qu’on accomplit sur terre crée là-bas des mondes entiers… et tout le monde s’exclame : « Tsadik, Tsadik* ! »… et la lumière grandit.
A ce moment, deux personnes avec des ailes sont venues me prendre, ils ont attrapé mes bras… et m’ont descendu dans une sorte de… paradis inférieur, et tout à coup un portail est apparu. Ils l’ont ouvert et on voyait des gens qui étudiaient la Torah, j’ai alors aperçu une lumière extraordinaire et extrêmement belle. A côté… celle que j’ai vue au début n’était rien, et ce monde n’était que le paradis inférieur… Lorsqu’on voit cette lumière, on a envie de rester là-bas pour l’éternité.

Illustration des portes de l’Hadès, par Isabelle Forestier pour La légende de L’Iliade d’Homère, éditions Nathan. On compare souvent le Shéol, séjour des morts selon les juifs, au monde souterrain du dieu grec Hadès.

Les personnes avec les ailes ont voulu me faire entrer dans le paradis inférieur… A ce moment, des anges du mal à longue barbe et habillés en noir et avec du feu dans les yeux ont dit : « Non, pas si vite… ». Ils m’ont alors… emmené dans un endroit où il y avait une balance sur laquelle on a placé tous mes péchés d’un côté, et toutes mes mitsvot de l’autre… La balance était énorme. Au début, il semblait qu’il y aurait plus de péchés mais au final, il y a eu davantage de mitsvot. J’étais très content. Lorsque j’étais là-haut… j’entendais des hurlements effroyables… des gens qui criaient à la mort… et j’ai compris qu’il y avait plusieurs endroits dans l’enfer. Chaque endroit est pire que l’autre… Au début, lorsque j’ai vu le paradis, j’ai dit : « Je veux rester ici ! » Et après m’avoir montré l’autre côté, on m’a demandé si je préférais rester, et j’ai répondu que je préférais redescendre car je savais que si je revenais, je pourrais faire encore des mitsvot et acquérir davantage de mérites qui me permettraient de monter plus haut… On m’a dit alors: « Si tu restes en haut plus de 3 heures, tu ne peux plus revenir en bas ». J’avais l’impression d’être resté là-bas des années, mais en réalité on m’a dit que seulement quelques minutes s’étaient écoulées…
Lorsque j’ai décidé que je voulais redescendre, j’ai vu à ce moment une chose qui m’a fait bien plus peur que tout… Au début, je n’ai pas compris de qui il s’agissait. C’était une personne normale, il avait des pieds, des mains, une tête, mais il était d’une grandeur gigantesque et quasiment infinie, tu ne pouvais pas en voir la fin. Il a plein d’yeux sur son corps, et du feu en sort… Tu sens que tu ne peux pas le fuir et qu’il ne te laisse pas bouger. C’est l’ange de la mort… Il m’a tenu au niveau de la poitrine… Il m’a dit de faire beaucoup de mitsvot et que si je n’en faisais pas, je paierais pour cela… Sa voix était très forte…
Je suis resté là-bas 15 minutes…
Tsitsit* : Fils blancs qui pendent des habits des juifs orthodoxes.
Tsadik* : Homme juste.

 

L’arbre de vie représente l’univers dans la Kabbale juive, courant mystique de cette religion. Il peut être vu comme le symbole de la création tant dans le macrocosme que le microcosme. Il est utilisé en tant que signe d’unité et d’amour

Beverly B. (USA)
… Une paix inattendue est descendue sur moi. Je me suis retrouvée flottant au plafond au-dessus du lit regardant mon corps inconscient. J’ai à peine eu le temps de réaliser l’étrangeté de la situation – j’étais moi mais pas dans mon corps – quand j’ai été rejoint par un être radieux baigné d’une lueur brillante et blanche. Comme moi, il volait sans ailes. J’ai d’abord senti une répugnance absolue en me tournant vers lui, mais… il avait été envoyé pour me délivrer. Un tel amour et douceur émanaient de son être qu’il me semblait être en présence du Messie. Quoi qu’il fût, sa présence réveilla ma joie… Doucement il a pris ma main et nous avons volé à travers la fenêtre.
Nous volions au dessus du bel océan Pacifique … Mais mon attention était maintenant dirigée vers le haut, où il y avait une grande ouverture débouchant sur un tunnel…. Une lumière blanche la plus éclatante que j’aie jamais vue, brillait dans l’obscurité à la sortie. Le chemin s’inclinait vers le haut, obliquement, vers la droite. L’ange me tenant toujours par la main, j’ai été conduit dans l’ouverture du petit passage sombre.

Peinture de Marc Chagall (1837-1987)

Je me souviens alors d’avoir parcouru une longue distance en montant vers la lumière… mais tout semblait être en dehors du temps. Enfin, j’ai atteint mon but…. Alors, je me suis rendu compte que je n’étais plus accompagné par l’être qui m’avait amené là-bas. Mais là, devant moi, était la présence vivante de la lumière. En elle, je sentais intelligence, sagesse, compassion, amour et vérité… Il n’y avait ni forme ni sexe pour cet être parfait. Cette lumière blanche contient toutes les couleurs d’un arc-en-ciel en pénétrant un prisme. Je ressentais une reconnaissance merveilleuse: je faisais face à Dieu.
Je l’ai interrogé avec toutes les questions qui m’avaient préoccupée avant; Toutes les injustices que j’avais vues dans le monde physique. Je ne sais pas si je l’ai fait délibérément, mais j’ai découvert que Dieu connaît toutes vos pensées immédiatement et répond télépathiquement… En fait, je suis devenu l’esprit pur. Mon corps éthéré encore présent dans le tunnel avait disparu; J’était juste mon intelligence personnelle confrontée à cet esprit universel, habillé de lumière glorieuse… et splendide.
Je ne me souviens pas du contenu exact de notre discussion… Je suis sûr que j’ai posé la question qui m’avait assaillie depuis l’enfance au sujet des souffrances de mon peuple. Je me souviens de ceci: il y avait une raison pour tout ce qui se passe, peu importe combien cela était terrible dans le domaine physique…
« Bien sûr, » pensais-je « , je le sais déjà. Comment ai je pu l’oublier ! »
En effet, il semble que tout ce qui se passe a un but, et ce but est déjà connu de notre être éternel.

Mosaïque très ancienne découverte dans la calée de Jezréel (Nord d’Israël). En astrologie Kabbalistique, le Zodiac représente les douze mois de l’année, les douze dirigeants mâles et femelles, et les douze constellations de l’univers

… Les questions ont cessé, parce que j’ai soudainement été rempli de toute la sagesse de l’Être… Toute la connaissance s’est déroulée vers moi, comme l’épanouissement instantané d’un nombre infini de fleurs tout à la fois… Mais mon voyage de découverte ne faisait que commencer.
J’ai vécu un voyage extraordinaire à travers l’univers. Nous nous sommes rendus au centre des étoiles naissantes, des supernovas qui explosent et de nombreux autres événements célestes… Il me semble que l’univers est un objet de grande taille tissé du même tissu. L’espace et le temps sont des illusions… Là-bas, tout est présent simultanément. J’étais passagère d’un vaisseau divin duquel le Créateur m’a montré la plénitude et la beauté de toute sa Création.
La dernière chose que j’ai vue… fut un feu glorieux – le noyau et le centre d’une étoile merveilleuse… Puis tout s’est évanoui à l’exception d’un vide plein dans lequel Cela et Moi englobait Tout ce qui est. À cet instant, j’ai vécu… la communion avec l’être. J’ai été rempli non seulement de toutes les connaissances, mais aussi de tout son amour. C’était comme si la lumière m’avait traversée. J’étais l’objet d’adoration de Dieu et Moi même amour et bonheur… Mes péchés et ma culpabilité ont été spontanément pardonnés… Et, dans un certain sens, je reste là pour l’éternité. Une telle union ne peut pas être rompue. Ce fut toujours, est et doit être.
Soudainement, ne sachant pas comment ou pourquoi, je suis retourné dans mon corps brisé. Mais miraculeusement, j’ai ramené l’amour et la joie…

Peinture de Marc Chagal (1837-1987), La création de l’homme

 

DES ANIMISTES RACONTENT…

Les masques Punu blancs du Gabon sont utilisés par des danseurs au cours des rites funéraires. Ils expriment la sérénité des anciens qui protègent et conseillent depuis le royaume des morts.  Les scarifications frontales ou temporales en forme de losange de neuf points représentent leur cosmogonie et évoquent la notion de perfection et de sagesse. Le point central est le principe créateur (Dieu) qui a donné naissance aux quatre points cardinaux (le monde) ainsi qu’aux deux couples primordiaux (les humains)

Extrait d’un poème de Birago Diop, (Sénégal), intitulé SOUFFLES :

Ceux qui sont morts ne sont jamais partit.
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit,
Les morts ne sont pas sous terre
Ils sont dans l’arbre qui frémit.
Ils sont dans l’ombre qui gémit
Ils sont dans l’eau qui coule
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
Les morts ne sont pas morts…

 

Représentation des six directions, est, ouest, nord, sud, haut et bas

Black Elk/Wapiti Noir, 1863-1950. (Amérindien Sioux, USA)
– Première expérience : … Lorsqu’il était jeune garçon, deux hommes, connus sous le nom de « Thunder Beings » (Étres du Tonnerre), venant des nuages ont rendu visite à Black Elk. Ils lui ont dit: « Dépêchez-vous, votre grand-père vous appelle ». Bien qu’il ait été désolé de quitter ses parents, il s’est élevé au dessus de la Terre vers une porte arc-en-ciel. Là, il a vu un conseil des «six grands-pères» plus âgés que les humains et les collines, aussi anciens que les étoiles qui sont des représentants spirituels des six directions sacrées : l’ouest, l’est, le nord, le sud, le haut et le bas – connu des Lakotas comme «les puissances du monde».  » Black Elk s’est retrouvé à l’axe de ces six directions sacrées. Joseph Campbelld a décrit le mythe comme « axe mundi », le point central, le pôle autour duquel tous tournent … le point où l’immobilité et le mouvement sont réunis « …
« Et pendant que je me tenais là-bas, je voyais plus que je ne peux le dire et le comprendre… Je voyais d’une manière sacrée les formes de toutes les choses dans l’esprit et la forme de toutes les formes puisqu’elles doivent vivre ensemble comme un.e Être. Et j’ai vu que le cercle sacré de mon peuple était l’un des nombreux cercle qui faisaient un seul cercle. Il était large comme la lumière du jour et la lumière des étoiles, et dans le centre a grandi un puissant arbre à fleurs pour abriter tous les enfants d’une mère et d’un père. Et j’ai vu que c’était saint. Avant de lui rendre la vie, les anciens ont fait des prophéties et lui ont donné des pouvoirs de guérison et de sagesse.
– Deuxième expèrience : Plus tard, lors d’un voyage en France, il aurait connu une nouvelle mort clinique de 24 heure en suite de laquelle il a signalé un voyage spirituel à travers l’océan Atlantique dans sa patrie Dakota accompagné de visions de chevaux célestes, d’oies migrantes et d’aigles tachetés. De retour à la vie il est rentré au pays pour redevenir Chaman et prophète.

Première page du codex Aztèque. Pour les amérindiens du nord, comme pour les Aztèques et Mayas, l’arbre du monde, est axe cosmique. Aidé de quatre autres arbres orientés nord, sud, est, ouest, enraciné dans le monde infernal des morts,  il soutient le ciel de ses branches et sert d’échelle pour les défunts vers le monde souterrain ou le paradis
.

 

AGNOSTIQUE MULTICULTURELLE, ELLE RACONTE…

Anita M. (de parents originaires d’Inde, ayant vécu à Singapour, Sri Lanka, Hongkong et reçu une éducation Anglaise. Parle plusieurs langues.)
Quand j’étais dans l’état d’EMI, il me semblait que je percevais une réalité différente. L’illusion» de la vie m’est soudain apparu… Il me semblait que ma vie physique n’était que l’aboutissement des pensées et croyances que j’avais auparavant. Il semblait que le monde entier était juste un point culminant de la conscience de masse. C’est-à-dire l’aboutissement des pensées et croyances de chacun. Il semblait que rien n’était réellement réel, mais que nous l’avions fait réellement avec nos croyances. J’ai compris que même mon cancer n’était pas réel, cela faisait aussi partie de l’illusion, alors si je revenais à mon corps, je n’aurais plus de cancer. Il y avait aussi cette compréhension incroyable de la façon dont nous sommes tous interconnectés et comment ce que je ressentais en moi affecte tout mon univers. Il semblait que tout l’univers était en moi. En ce qui me concerne, si je suis heureuse, l’univers est heureux. Si je m’aime, tout le monde m’aimera. Si je suis en paix, l’univers entier est pacifique. Etc. En outre, il n’y a pas de temps et d’espace dans cette dimension. Il semblait que tout se passait simultanément. J’ai vu ce qui pouvait être interprété comme une vie passée, j’ai vu ce qui se passait à ce moment là (mon frère dans l’avion, et les conversations entre les membres de ma famille et les médecins), et j’ai également vu l’avenir de cette vie. Mais c’était comme si tout se passait tout de suite, et je le vivais en même temps. Après mon retour, mon esprit a du se réadapter au temps linéaire, mais dans cette dimension, ce n’était pas le cas. Et la distance et les murs solides ne m’empêchaient pas de voir et d’entendre tout ce qui me concernait à cette époque. Donc maintenant, dans la vie 3D, il me semble que même des murs solides et la distance n’existent que parce que nous les décidons ou les croyons exister.

Signe Om en sanscrit. La virgule sous le point, en haut du symbole, signifie l’illusion. Om (ou Aum ॐ) est un des symboles les plus sacrés de l’hindouisme : il est utilisé comme préfixe et parfois suffixe aux mantras hindous. Il est considéré comme la vibration primitive divine de l’Univers qui représente toute existence. Ainsi, la syllabe Om est Brahman

Dans cet état NDE, j’ai eu l’impression d’être connecté à tout. J’étais tout, et tout était moi. C’est quelque chose qui est si difficile à expliquer, car les mots justes n’existent pas. On a l’impression qu’il n’y a pas de séparation, jusqu’à ce que nous entrons dans la vie physique et que nous regardions le monde dans l’esprit. En fait, il semblait que la séparation soit l’esprit.
Il y avait tellement de clarté dans cet état, mais en quelque sorte, il ne semblait pas que la clarté venait de l’esprit. C’est comme si une autre chose faisait la connaissance, et que quelque chose d’autre pouvait identifier l’esprit comme étant séparé et que l’esprit était la cause de la déconnexion de tout ce qui est. Il semblait que l’ego et l’esprit l’étaient. Ainsi, dans cet état, qui est au-delà de l’esprit, il n’y avait ni ego ni attachement. Et tout était un. La connexion a été ressentie avec le Tout. Il n’y avait pas de discrimination ni jugement contre quiconque. Les crimes commis ou et maladies du corps proviennent de la même chose : d’une séparation et d’une maladie de l’esprit, et de la façon dont l’esprit interprète la séparation…
Si nous sommes en mesure de rester en dehors de l’esprit, il n’y a pas de problème. Nous sommes parfaits. Même l’imperfection est la création de l’esprit. Le jugement aussi… En vérité, nous ne sommes pas nos esprits…
J’ai ressentit tous les problèmes et les problèmes du monde proviennent d’une trop grande attention à l’identification de l’esprit. C’est l’illusion. L’esprit est l’illusion…

Le cercle de l’Enso est le symbole de la vacuité dans le bouddhisme zen japonais, que l’on pourrait traduire par : Tout est par nature interdépendant et donc vide d’existence propre

Ma NDE a provoqué un énorme changement de conscience interne en moi. Voyager à travers l’illusion en était une grande part, se sentir connecté à l’univers entier était une autre part, et prendre conscience d’être inondé dans un tout englobant, d’amour, d’énergie était aussi un autre facteur. C’était une énergie d’amour inconditionnel – une énergie sans discrimination ni de jugement. Cette énergie universelle est là pour nous, peu importe qui ou ce que nous sommes. C’est dans cet état très éveillé que j’ai pris la décision de revenir à la vie. C’était une décision puissante de revenir et de vivre la vie dans ce corps à nouveau… Et dès que j’ai pris la décision, chaque cellule de mon corps a répondu à cette décision, et j’ai guéri presque immédiatement.
Rappelez-vous que j’ai dit plus tôt que je pensais que l’Univers était en moi? Le monde extérieur n’est qu’un reflet de mon monde interne… Tout existe existe simultanément dans cet univers, aussi bien positif que négatif. Il y a de la pauvreté, de la richesse, de la maladie, de la santé, de l’amour, de la haine et de la peur, il y a du bonheur, du désespoir, etc. Et il n’y a pas plus de négatif que de positif. C’est simplement si nous choisissons de voir le monde négativement qu’on le sent plus de négatif. Et plus nous choisissons de le voir de cette façon, et nous accordons notre attention et notre énergie, plus nous attirons notre vie et la créons dans notre réalité personnelle. Rappelez-vous, je crois que cette réalité est créée par la conscience de masse…

 

DES HINDOUISTES RACONTENT…

Durga J. (Inde)
… a dit à sa famille qu’il avait été emmené dans un endroit inconnu par 10 personnes. Il a essayé de s’échapper, mais ils ont coupé ses jambes au genou pour éviter son évasion. Il a été conduit dans un lieu où il y avait des tables et des chaises et 40 ou 50 personnes assises. Il n’a reconnu personne. Ils ont regardé ses «papiers», ont vu que son nom n’était pas sur leur liste.
«Pourquoi l’avez-vous amené ici, ont ils dit ? Reprenez-le !  »
– Comment puis-je revenir en arrière, a répondu Durga ? Je n’ai pas de pieds !
Alors, on lui a montré plusieurs paires de jambes. Il a reconnu les siennes, et on les lui a rattachées. Il a ensuite été renvoyé avec les instructions pour ne pas plier ses genoux afin qu’ils puissent se réparer.

 

Vasudev P. à 10 ans (Inde)
Deux personnes m’ont attrapé et amené avec elles. Au bout d’un moment je me suis senti fatigué de marcher. Ils m’ont donc traîné. Mes pieds refusaient d’avancer. Un Homme se tenait debout. Il était noir, nu, et effrayant. Il dit sur un ton de colère, aux personnes qui l’amenait : je vous avait demandé d’amener Vasudev le jardinier. Vous avez amené Vasudev l’écolier. Quand Vasudev reprit conscience, il raconta cela à ses proches, dont Vasudev le jardinier. Celui-ci semblait être bien portant. Mais le lendemain, il était mort.Vasudev expliqua par la suite que l’être qu’il avait vu était Yamraj, le dieu Hindou de la mort.

 

Sculpture de Yama, dieu de la mort hindou, qui est aussi nommé Yamarāja, ou Imra

Chhajju B. (Inde)

Quatre messagers noirs sont venus m’attraper.
« Où m’emmenez vous, ai-je demandé ? »
Ils m’ont pris et m’ont assis près du dieu. Mon corps était devenu petit. Il y avait une vieille dame assise là-bas avec un stylo à la main, et des clercs avec un tas de livres disposés devant eux.
« J’ai été convoqué … »
Un des clercs a déclaré:
« Nous n’avons pas besoin de Chhajju Bania, le commerçant. Nous avions demandé Chhajju Kumhar, le potier. Ramenez -le en arrière et apportez l’autre homme. Chhajju Bania doit encore vivre.  »
J’ai demandé aux greffiers de me donner du travail à faire, mais pas de me renvoyer. Yamraj était là assis sur une chaise haute avec une barbe blanche et portait des vêtements jaunes. Il m’a demandé:
« Que voulez-vous? »
Je lui ai dit que je voulais rester là.
Il m’a demandé de tendre la main. Je ne me souviens pas s’il m’a donné quelque chose ou pas.
Ensuite, j’ai été repoussé, puis ramené à la vie.

Ce genre de scénario ou la personne est appelée par erreur n’est pas rare en Inde. Par ailleurs, il semble que, si le tunnel est moins souvent évoqué que dans les EMI des occidentaux, les hindous évoquent aussi des sorties de corps, rencontre avec de la lumière et revue de la vie entière comme ailleurs.

 

DES BOUDHISTES RACONTENT…

Yama Tibetain

Tanasiri S. (Thaïlande)
– Première expérience à 13 ans : … Il y avait un Yamatoot, l’un debout à la tête de mon lit, et un autre au pied. Tous deux tenaient des torches. Ils avaient environ trente ans et une peau très sombre. Ils ont dit « allons-y ». Je leur ai demandé « où me m’emmenez-vous? » Ils ont répondu: « ne demandez pas ». Je… les ai suivis. L’un d’eux a dit à l’autre : « Il est trop jeune, alors je ne vais pas vous aider…. » et l’autre m’a forcé à le suivre jusqu’à un carrefour. J’ai eu peur à ce moment-là car je ne pourrais pas retrouver le chemin parcouru. Enfin, je suis arrivé à un temple… Nous avons traversé une grande porte derrière laquelle un moine donnait un sermon à un groupe des gens âgés. J’ai fait un geste de respect envers le Moine et compris que la vérité et le salut se trouvaient dans l’enseignement du Seigneur Bouddha…
Je me dirigeai vers un pavillon. Le Yamatoot m’a dit d’attendre quelqu’un… Un très grand Yamatoot est arrivé qui portait une armure ancienne et une lance. Il était accompagné d’un groupe de Yamatoots de taille normale, tous en armes. La situation devenait très mauvaise. Ils m’ont emmené dans la maison de Yama, le Seigneur des morts qui m’a dit que j’avais commis de nombreux péchés, en particulier d’avoir massacré des poulets. J’ai nié, affirmant que je ne l’avais pas même fait une fois. Yama a été surpris et a demandé à son gardien de documents. « Quel âge a-t-il? » « Treize ans, Seigneur », a-t-il répondu. « Quel est son prénom? » Mon nom a été lu. Yama a déclaré: « Vous avez pris le mauvais homme. Reprenez-le. Vous avez fait une erreur ». J’ai dit qu’avant de revenir, je voulais voir l’enfer. Yama a répondu: « Non. Je dois encore vous dire que vous mourrez à 27 ans. Soyez prêt »
Un Yamatoot… m’a ramené au carrefour où il a ordonné de continuer seul. J’avais peur… et en m’énervent sur une racine d’arbre. Je suis revenu à la vie.

Yama
– Deuxième expérience : À 27 ans… sous anesthésie, le même Yamatoot est revenu… Il m’a conduit à la porte de l’enfer, jusqu’à une chambre de torture. J’ai d’abord vu un grand pot de cuivre plein d’eau bouillante. Des gens y hurlaient de terreur. Un Yamatoot surveillait la torture de ces gens… Plus loin, j’ai vu des tamarins stériles. Leur écorce normale avait été remplacée par des milliers de pointes. Des Yamatoots au pied de l’arbre obligeaient les gens à grimper ces arbres en les poussant avec des lances… Ils étaient punis (pour actes répréhensibles sexuels). En continuant… je me suis retrouvé dans la salle de jugement du palais de Yama. Je savais qu’il était prêts à me juger pour mes péchés. Un coq géant est apparu qui a dit à Yama que je l’avais tué. Il a souligné que j’avais essayé de le tuer encore et encore. Le coq a dit qu’il se souvenait de moi précisément. Un troupeau entier de coqs est également apparu et a témoigné que je les avait aussi tués… et je devais reconnaître que les coqs avaient dit la vérité. Yama a dit que j’avais commis de nombreux péchés et m’a condamné à de nombreuses renaissances à la fois en poulet et beaucoup d’autres types d’oiseaux. Après ces naissances, je renaîtrai alors comme un être angélique (Thevada) à cause de mes actions méritoires. Après que Yama a fini de lire ma sentence, il a ordonné à un Yamatoot de m’emmener la où je devais recevoir des punitions… Mais, tout à coup, une énorme tortue est apparue. Elle a crié à Yama : « Ne le prenez pas, il est un bon humain, et il devrait vivre ». Yama a demandé à la tortue « qu’est-ce qu’il a fait pour vous aider? » Elle a répondu. « Il y a longtemps, j’ai faillit mourir parce qu’un autre humain voulait me manger. Cet homme l’a empêché, et ainsi, j’ai pu vivre ma vie ». Yama a demandé à la tortue s’il avait des preuves. La tortue a demandé à être renversée et a demandé à Yama de regarder son côté inférieur. Là, il verrait où l’homme avait sculpté son nom il y a tant d’années.
Yama a vu que le nom de l’homme y était et a cru… la tortue. Yama a annoncé qu’il annulait sa condamnation et m’a dit que lorsque je revivrais, je devais faire le voeu de ne tuer aucun être vivant. Il a dit que les animaux devaient vivre beaucoup de vies afin de renaître en tant   qu’humain. « Aime les animaux », at-il dit, « comme vous vous aimez ».

Yama, tenant dans ses mains la roue de la vie, ou roue de l’existence karmique (cycle des réincarnations)

J’ai demandé à Yama: « Quel genre d’actions méritoires dois-je accomplir pour renaître dans votre royaume…  » Yama a répondu : «Vous devriez construire un temple. Ensuite, vous renaîtrez dans mon royaume». Alors Yama a ordonné à un des Yamatoots de me m’accompagner voir les âmes de ceux qui attendaient de renaître. J’ai été emmené dans le beau jardin, où ils vivaient. Ils portaient leur plus beaux vêtements. Ils étaient si heureux. J’ai demandé à mon guide Yamatoot, qui ils étaient. Il a dit qu’ils allaient renaître sur la terre. Leur condition heureuse était qu’ils étaient sans péché. J’ai demandé « seront-ils des anges? » Le Yamatoot a répondu que oui. J’ai ensuite demandé à… voir le Seigneur Bouddha… Le Yamatoot a montré le ciel du doigt. «Cette grande étoile, dit-il, est le Seigneur Bouddha, et toutes les petites étoiles sont les autres éclairés: ceux qui ont suivi le Dharma jusqu’à la fin. Vous n’êtes pas assez pur pour voir le Bouddha sous toute autre forme…  » Le Yamatoot m’a ensuite emmené à la maison, et j’ai ensuite revécu.

 

Sogyal Rinpoché (Tibet)
Dans son ouvrage Le Livre tibétain de la vie et de la mort, Sogyal Rinpoché écrit que certains Occidentaux assimilent l’expérience de mort imminente (EMI) aux descriptions du Bardo Thödol (Le livre Tibétain des Morts). Sogyal Rinpoché note que la question méritera une étude dépassant le cadre de son livre. Il aborde cependant la question en termes de similitudes et différences. Il note que l’expérience de sortie hors du corps de la NDE (EMI) correspond à la description du Livre tibétain des morts. Il mentionne qu’au Tibet, les Tibétains sont familiers avec le phénomène de délok (dé lok, qui est revenu de la mort)…

 

Le Dalaï-Lama (Tibet)
Dans l’ouvrage Dormir, rêver, mourir : explorer la conscience avec le Dalaï-Lama, un débat est ouvert entre des scientifiques et le dalaï-lama, où ce dernier donne des arguments en faveur d’un état de rêve, et non d’une sortie hors du corps de l’esprit.

La lecture du Bardo Thödol, Le Livre Tibétain des Mort, vise à rassurer l’esprit du défunt, lui faisant prendre conscience que ses visions n’émanent que de son propre esprit, l’incitant à préférer les luminosités brillantes associées à la sagesse des Bouddhas. La conscience se réveille et perçoit un mandala de 42 déités sous leur forme paisible

 

De même que les langues variées attribuent un mot de sonorité et transcription différente à de semblables significations, (God, Got, Dio, Dios, Yahweh, Allah, إله, 神, θεός, бог, देवता, אֱלֹקִים… ) on pourrait interpréter que les différentes descriptions que les humains se font du passage de vie à trépas décrivent un même concept avec les symboles propres à chaque culture. Ces symboles seraient la langue de l’inconscient pour traduire leurs perceptions au moment du passage entre vie et mort. Dieu est le mot français accordé à ce « grand mystère » (traduction litérale du terme Sioux pour la notion Wakan Tanka que j’aime bien) que certains peuples se représentent bon, d’autres mauvais, créateur, intemporel, irresprésentable, permanent et infini, cosmos, nature, manifestation de la nature (arbre, soleil, lune…), non descriptible, ou à allégoriquement à l’image de l’homme, avec une grande barbe blanche sur son nuage, ou couple divin…. Les symboles surviennent lors d’une mort imminente EMI (NDE en anglais) pour exprimer ce qui est difficile à décrire littéralement. Ils parlent de l’innommable et le fait qu’ils soient différents selon les cultures ne prouve ni que Dieu existe, ni qu’il n’existe pas, ni qu’ils le rejoignent, ou le contraire, mais seulement que c’est ainsi qu’un être humain se représente l’avenir de n’être plus. Il est important de se rappeler que les premiers rites religieux constatés dans la préhistoire étaient des rites mortuaires. La religion et ses symboles auraient donc pour tout premier but de palier à l’insuportabilité de notre disparition.

 

LIENS SOURCES :

ILS RACONTENT…

Nicole C. (France) et Yoan à 7 ans (France)… Cliquer

Valérie (France)… Cliquer

 

DES ATHÉES RACONTENT…

Jan B. (Tchécoslovaquie)… Cliquer

George R. (Russie)… Cliquer

 

DES CHRÉTIENS RACONTENT…

Robert L. (France)… Cliquer

Rob N. (Michigan, USA ) a vécu une seconde expérience relatée ici… Cliquer

Betty E. (USA)… Cliquer

 

DES MUSULMANS RACONTENT…

Rajâa B. (Maroc)… Cliquer

D’après le récit d’un homme de village (Pays Africain non précisé)… Cliquer

Sham. (Inde, Bangladesh)… Cliquer

 

DES JUIFS RACONTENT…

Nathan,à 15 ans (Israël)… Cliquer

Beverly B. (USA)… Cliquer

 

DES ANIMISTES RACONTENT…

Extrait d’un poème de Birago Diop, (Sénégal), intitulé Souffles… Cliquer

Black Elk/Wapiti Noir, 1863-1950. (Amérindien Sioux, USA)… Cliquer

 

AGNOSTIQUE MULTICULTURELLE, ELLE RACONTE

Anita M. (De parents originaires d’Inde, ayant vécu à Singapour, Sri Lanka, Hongkong et reçu une éducation Anglaise. Parle plusieurs langues)… Cliquer

 

DES HINDOUISTES RACONTENT…

Durga J. (Inde), Vasudev P. à 10 ans (Inde), et Chhajju B. (Inde)… Cliquer

 

DES BOUDHISTES RACONTENT…

Tanasiri S. (Thaïlande)… Cliquer

Sogyal Rinpoché (Tibet) et Le Dalaï-Lama (Tibet)… Cliquer

 

SITE DE RÉFÉRENCEMENT DE NOMBREUSES EXPÉRIENCES DE MORT IMMINENTE… Cliquer