Portraits du RER E

Depuis l’automne j’emprunte régulièrement les wagons du RER E ou le monde entier semble s’être donné RDV, parfois morne et triste, joyeux ou tendre, fatigué ou rêveur, affairé avec un portable, souvent plein d’ennui. En voici vingt croquis :

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

Ils avancent d’un pas souple dans le couloir du RER E et leurs gandouras bleues flottent autour d’eux. Ils s’assoient plus loin. Leurs peaux sombres se détachent sur leurs turbans blancs. Ils regardent au dehors, comme cherchant un mystère dans le lointain. Ils sont beaux et je suis émerveillée. Dois-je leur parler ? Est ce que les femmes abordent les hommes dans leur culture ? L’un d’eux remarque que je les dessine. Timidement, je lui tend mon croquis. Il m’invite à m’assoir avec eux. Ils viennent du Mali pour vendre des bijoux de leur tribu. Ils sont touareg.