Des mésanges bleues se bécotent
Entre des bourgeons duveteux.
Bientôt, elles tresseront un nid moelleux
Au creux d’un mur vieux.
Plus loin, cela tonne, chez les humains.
Les narcisses défroissent leurs pétales,
Les mimosas éclosent en grappes de soleils,
Déjà, le vent souffle sur les renoncules
Et emporte leurs robes parme ou groseille.
Plus loin, cela tonne, chez les humains.
Les larves gonflent dans leurs chrysalides,
Les primevères ouvrent leurs corolles
Érigeant leurs pistils aux abeilles
Et par un matin frais, se dénudent.
Plus loin, cela tonne, chez les humains.
Les champs explosent de couleurs
Et les villes sous les obus et grenades,
Les oiseaux chantent la magie printanière,
Et dans les bras de leurs mères,
Des petits enfants meurent,
Pendant que dans le sang et la misère
Les hommes s’assaillent
Au nom de leurs certitudes.
© Isabelle Forestier