Celle qui était…

Entre les geysers et dunes
D’un cratère de la lune,
Celle qui était mon amie
Chevauche des vapeurs
De soufre et de paradis.
Elle lance des lassos
Sur les anges et crotales
Et les noie dans les fleurs.
Toi qui étais mon amie
Tu t’emparais de mes rêves
En laçant mon cou.
Tu réveillais mes peurs
En tirant sur le licou.
Tout d’abord,
Je n’ai cherché qu’une trêve
Dans un ermitage.
Toi qui étais mon amie
Fallait-il tant de bruit ?
Fallait-il tant de mots ?
Nous en avons trop dit.
Loin, loin, tout la haut,
Je t’abandonne
À ton rodéo.
Ni ange, ni crotale,
Je me suis enfuie
Sur un nuage
Par vent de tramontane.
Laisse-moi libre !
Je veux vivre
Ici, sur la terre.
Tu étais une amie,
J’ai aussi de la peine,
Je ne te souhaite aucun mal.
Danse, chante et dors !
Un jour, tu verras
Le soleil éclairera
La face cachée de ta lune
Et la repeindra d’or.

© Isabelle Forestier